LE PROCÈS DE L’HERBORISTE
La chute d’un homme influent
Jan Mikolášek herboriste tchèque décédé en 1973, était reconnu et protégé par les plus grands, que ce soit sous le régime nazi ou celui soviétique. Mais avec la mort du président tchèque, il perdit l’un de ses plus fidèles soutient, s’attirant par son nombre toujours grandissant de patients et sa popularité, la suspicion du gouvernement en place…
Pour son nouveau long métrage, la polonaise Agniezka Holland ("L'Ombre de Staline", "Spoor", "Europa Europa") a choisi de réaliser un biopic plutôt inattendu, celui d’un herboriste, considéré par certains comme un guérisseur de génie et par d’autres comme un charlatan. C’est d’ailleurs ce dernier terme qui donne son titre original au film, "Charlatan", devenu en français "Le Procès de l’Herboriste", titre sans doute plus explicite. Car c’est avec l’événement qui marquera le tournant dans la protection dont bénéficiait cet homme contre détracteurs que s’ouvre le film, montrant le dernier souffle d’un homme, suivi d’images d’archives de l’enterrement monumental du président tchèque.
En découle ensuite un ample et fascinant portrait, le scénario signé Marek Epstein refusant tout manichéisme, et introduisant d’ailleurs l’hallucinant personnage comme quelqu’un de généreux et empathique, capable autant de proposer une solution à appliquer sur les testicules d’un mari pour le rendre à nouveau fidèle, que de donner de l’argent à un patient atteint de la polio afin qu’il puisse se payer un séjour au soleil. Non sans un certain humour, la file d’attente alignant les patients dans interminable rue, s’achevant sur la demeure du riche « médecin », tous dotés d’une fiole remplie d’urine est arpentée dans le détail par une caméra agile. Signe de manipulation autant que de croyance collective, elle s’achève dans le bureau de cet homme, persuadé de sa propre science : la lecture des affections de chacun au travers du précieux liquide.
Agniezka Holland construit ensuite le récit de la chute d’un homme influent, à grand renfort de flash-backs amenés par les interrogatoires de la police ou par les entretiens avec son avocat. Portrait intime autant que public, le film révèle peu à peu un attrait moins lié à l’appât du gain qu’à une forme de pouvoir que sa position lui confère. Préférant des séquences de procès très resserrées, elle s’attache à dévoiler d’également une vie privée socialement condamnable à l’époque, en tentant d’approcher ce qui unit l’homme et son assistant, au-delà d’une loyauté indéfectible. Doté d’une direction artistique minutieuse et d’une sublime photographie, le film dénonce au final à la fois la les puissants persuadés d’être au-dessus des lois et l’arbitraire des condamnations sous les régimes totalitaires.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteurBANDE ANNONCE
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COMMENTAIRES
Ellejska
mercredi 30 juin - 9h58
Une escroquerie cinématographie et scénaristique… lourde et prétentieuse… Ou comment salir la mémoire d’un homme qui aux yeux de A. Holland a été un insupportable chrétien… ce qui visiblement lui pose un problème. Ce film déforme complètement la vie de ce guérisseur et herboriste, Jan Mikolášek , persécuté par le régime communiste, alors qu’il est encore très célèbre en actuelle république tchèque et ancienne Tchécoslovaquie pour les milliers de guérisons exceptionnelles qu’il a provoquées, proche de nombreux médecins et professeurs qui l’ont par ailleurs soutenu toute sa vie malgré sa pratique médicale peu orthodoxe. A. Holland en fait un charlatan (c’est d’ailleurs le titre original du film), un homosexuel pathologique à moitié pervers (avorteur à ses heures pour obéir à des pulsions qu’elle invente totalement), reprenant à son compte les accusations totalement puantes du régime communiste du début des années 1960 pour éliminer ce personnage aimé du peuple.
Le régime communiste tchèque de l’après guerre est évidemment attaqué dans ce film et mis sur le même pied que le régime de l’Allemagne nazie, mais A. Holland et son scénariste M. Epstein (le bien nommé…) sont des anti-chrétiens visiblement pathologiques. Il s ne peuvent supporter que cet homme ait pu être un mystique totalement dévoué aux malades pour qui il se dévouait et a risqué sa vie à plusieurs reprises. Il n’existe pas un seul témoignage en Tchécoslovaquie ni aucun commencement de preuve étayant le scénario d’Epstein dénaturant totalement la vie et l’œuvre de Jan Mikolášek.
Sur le plan cinématographique, c’est lourdaud et du sous-Hollywood. Esthétique glauque et direction d’acteur raide. L’acteur principal ne se cache pas dans ses interviews en république tchèque de ses difficultés avec la réalisatrice visiblement plus intéressée par filmer les scènes de cul de l’acteur que par la vérité psychologique du personnage.
Il y a eu de très grands réalisateurs polonais, Wajda, Munk , Kawalerowicz, Kieslowsk i, Polanski.
A. Holland est très très très loin de leur niveau… mais elle trouve régulièrement de généreux financements pour salir finalement les pays qui l’ont vu naître et étudier et surtout pour y distiller une sous-culture du néo-libéralisme mêlée à une haine du génie (voir son film raté ‘Verlaine et Rimbaud’…) et des sources civilisatrices chrétiennes de ces pays qui ont su tenir le choc du communisme.