LE MAUVAIS ESPRIT D'HALLOWEEN
Bouillie de citrouille
Une famille afro-américaine aménage dans une petite ville de la Nouvelle-Angleterre, quelques jours avant Halloween. L’adaptation risque d’être compliquée pour Sydney, une ado habituée à sa vie new-yorkaise. Mais elle n’imaginait pas libérer par accident un esprit maléfique et devoir le combattre au côté d’un père scientifique et ultra sceptique…
Sortie le 14 octobre 2022 sur Netflix
La trame est vue et revue : une famille qui arrive dans une vieille bicoque aux allures de manoir hanté, une ado en désaccord avec le choix de déménagement de ses parents, des enjeux d’intégration, des habitants curieux, une légende qui n’est d’abord pas prise au sérieux, un maléfice qui vient tout bouleverser… Que la famille soit afro-américaine ne suffit guère à renouveler ces clichés (d’ailleurs on a déjà vu mieux sur Netflix avec une autre famille afro-américaine dans une situation de départ quasi similaire, mais bien moins humoristique : "L'Homme de l'eau").
L’humour lourdingue et le jeu ampoulé n’arrangent rien. Marlon Wayans (qui est aussi à la production) en fait beaucoup trop (ou pas assez ?... on hésite !), Priah Ferguson (connue pour la série "Stranger Things") donne l’impression de jouer dans une série Disney pourrave,, Kelly Rowland est fadasse à souhait, les ados jouant les nouveaux amis de Sydney manquent cruellement de charisme… Seuls John Michael Higgins, Lauren Lapkus et Rob Riggle s’en sortent un peu mieux avec leurs personnages décalés et déjantés.
Globalement, la mise en scène manque aussi de style. Ou plutôt d’homogénéité car quelques séquences bien plus inspirées permettent à cette comédie horrifique bancale d’éviter le naufrage complet : celle dans la maison de retraite, celle du labyrinthe où les protagonistes ne savent plus distinguer les gens costumés et masqués des créatures maléfiques, et celle où le père joué par Marlon Wayans se lâche enfin et s’attaque à une armée de squelettes vêtus de tenues de football américain. Malgré ces scènes et quelques répliques ça et là, on est plutôt soulagé quand le film soit relativement court !
Raphaël JullienEnvoyer un message au rédacteur