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LE LIVRE D’IMAGE

Un film de Jean-Luc Godard

Expérience fascinante mais insignifiante

Une réflexion sur l’état du monde, des différentes révolutions et des conflits contemporains…

Le livre d'image photo

Dire que Godard était l’une des principales attractions de l’édition 2018 du Festival de Cannes est presque un euphémisme. À l’honneur sur l’affiche même de l’évènement, celle-ci reprenant un instantané de "Pierrot le fou", le cinéaste suisse a également grandement fait parler de lui pour sa conférence de presse lunaire, avec une visio-conférence sur smartphone qui a beaucoup amusé le principal intéressé. Comme souvent avec le réalisateur ces dernières années, il n’est plus véritablement question de cinéma. Qu’en est-il de son dernier opus ? Un sentiment mitigé, celui d’un génie d’autrefois perdu dans des méandres idéologiques, une expérimentation certes effervescente mais si nébuleuse qu’elle en perd son impact.

Godard nous avait de toute façon prévenu il y a déjà quatre ans, il a dit "Adieu au langage". En résulte donc une œuvre sur laquelle il est difficile d’appliquer des mots, le film ne se résumant pas à une forme narrative mais à une succession déroutante d’images plurielles, malgré le singulier du titre. Entre archives, tableaux, extraits de films en tout genre (oui, Jean-Luc cite Michael Bay et son "13 Hours"), le métrage développe son atmosphère envoûtante au-delà de toute préoccupation scénaristique. Sans aucune honte, l’auteur de ces lignes assume n’avoir pas saisi tout le propos. Peut-être qu’était là le but ultime de cette ce pamphlet cinématographique, plonger le spectateur dans la même incompréhension qui semble dominer le monde. S’attardant sur la situation de la péninsule arabique, "Le Livre d’image" superpose des sons et des représentations, offre un regard occidental aux conflits orientaux, mêle le dadaïsme au sensoriel pour combler le nihilisme de son auteur. Si le trip se veut total, l’obscurité de ses revendications le prive du vertige attendu. Un résultat vaporeux, planant par moment, mais certainement pas mémorable. Comme le chant du cygne de trop.

Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur

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dimanche 3 mars - 6h02

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