LE LION ET LES TROIS BRIGANDS
À chacun sa vocation
Dans la petite ville de Cardamome, il fait toujours beau, et chacun vaque à ses occupations, de la boulangère au charcutier, du gendarme au conducteur de tramway. Mais dans une maison à l’écart, vivent trois voleurs, Casper, Jasper et Jonathan, et leur lion. Fatigués de devoir faire la vaisselle ou le ménage, ils décident de kidnapper Mademoiselle Sofie…
Nouveau long métrage de l’animateur Rasmus A. Sivertsen, surtout connu pour ses amusants longs métrages tournés en stop motion, tels "De la neige pour Noël", "La Grande course au fromage" et "Le Voyage dans la Lune", trois opus des aventures de Solan et Ludvig, un canard et une taupe. Pour sa seconde adaptation de l’auteur norvégien pour enfants Thorbjørn Egner, après "Dans la forêt enchantée de Oukybouky" (2017), il a utilisé une technique mixte, mêlant décors réels et personnages en images de synthèses, le film devant être initialement tourné lui aussi image par image avec des figurines. Mais la pandémie en aura décidé autrement, et cette adaptation de "Les habitants et les voleurs de Cardamome", avec ses personnages aux mouvements légèrement saccadés, afin de rappeler la stop motion, s’avère techniquement très réussi.
Autour de l’idée de donner à chacun une place dans la société, même à ceux qui ne respectent pas forcément toutes les règles de la vie en communauté, le métrage interroge intelligemment les plus jeunes sur la justice et sur les apparences. Les larcins des brigands ne sont pas bien méchants, et si la tante Sofie apparaît comme particulièrement rigide, la nécessité de quelques règles communes est mise à jour (dont l’hygiène…). Les mini-chansons sont parfois amusantes (comme celle du perroquet venu du Panama, ou celle de la révolte…), et si le rôle du lion est finalement très anecdotique, les petits devraient s’attacher aux différents personnages, dont ces trois brigands hors du commun qui semblent aspirer à une autre existence, et dont l’apparition furtive dès le générique (ils volent des mots ou des lettres de celui-ci) séduit d’emblée.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur