LE HAUT DU PANIER
Et la foule est en délire
Stanley Sugerman, recruteur pour la NBA fatigué, court le monde à la recherche de nouveaux talents du basket. En Espagne, son chemin croise par hasard celui de Bo Cruz, un joueur de basket « de rue » n’appartenant à aucune ligue. Convaincu par son talent, Stanley décide de l’emmener avec lui aux États-Unis et de le coacher dans le but de le faire entrer à la NBA…
Sortie le 8 juin 2022 sur Netflix
"Le Haut du panier" est un film (attention, jeu de mots lourd) plein de rebondissements. Premier d’entre eux : pas la peine d’aimer le basket pour aimer un film pourtant assez technique sur la NBA et tout le microcosme gravitant autour de ses joueurs. Deuxième rebondissement : un film qui commence par un mantra peut, contre attente, se révéler être un bon film. « Ne cède jamais » (« Never back down » en VO) est le fil rouge de cette histoire digne des plus grands récits sur l’American dream. Car c’est bien ceci que raconte "Le Haut du panier" : Bo Cruz, un jeune père célibataire espagnol supportant sa mère et sa petite fille grâce à son boulot d’ouvrier de chantier et ses paris sportifs, se voit propulser du jour au lendemain potentiel joueur de NBA aux États-Unis. L’intérêt de toute cette histoire va résider dans le fait de suivre avec lui le chemin à parcourir avant de décrocher le gros lot, et d’entrer grâce à son coach (Adam Sandler, très juste en ancien joueur que sa passion épuise) dans les coulisses de cette grosse machine à marquer des paniers.
Parlementer. Défier. Courir. Plus vite. Esquiver. Soulever. Plus lourd. Dribbler. Dribbler. Sauter. Marquer. Et courir. Encore. Se démarquer et sauter. Marquer. C’est dans cette partie-là du film qu’apparait le vrai pouvoir de la caméra de Jeremiah Zagar. Quand il filme un entrainement, on en perçoit la souffrance. Et quand il filme un match, on a la sensation d’y être. On en ressent la vitesse, l’adrénaline, les réflexes affutés des joueurs qui doivent saisir les opportunités de jeu à la seconde même. On saisit cette pression intense sur, et peut-être plus encore, en dehors du terrain tant les enjeux concernant l’issu de la partie sont élevés pour les coachs et autres dirigeants des équipes.
"Le Haut du panier" est aussi un film sur la transmission, pas forcément sur la passation filiale (d’ailleurs la fille du personnage joué par Adam Sandler préfère le cinéma au sport sans que cela ne pose de problème), mais sur celle plus universelle qui concerne le partage d’une passion.
Enfin, le dernier petit plaisir de ce film vient au moment du générique de fin, quand on comprend, surtout en tant que néophyte du basket, que la moitié des interprètent jouent leurs propres rôles ou du moins des rôles très proches de ce qu’ils sont dans la vraie vie. Bo Cruz est en réalité Juan Hernangómez, joueur espagnol professionnel de basket, tout comme son rival dans le film, Kermit Wilts, alias Anthony Edwards. En partie produit par le légendaire joueur américain LeBron James (qui avait succédé à Michael Jordan dans "Space Jam 2" l’an dernier), "Le Haut du panier" est donc un film adoubé par le milieu, hautement haletant autant qu’il est divertissant ; bref un beau film sur le sport et la passion qui semble animer encore son industrie.
Amande DionneEnvoyer un message au rédacteur