LE GRAND NOËL DES ANIMAUX

Recueil de 5 courts métrages d’animation, écrits par 6 autrices différentes, "Le Grand Noël des Animaux" fait preuve d’une belle cohérence thématique, autour de l’entraide et la réunion. Chaque segment est séparé du suivant par un petit intermède, dont les principaux personnages sont des étoiles et des flocons de neige. Qu’ils sautent en parachute, jouent les chef d’orchestre et musiciens, ou bordent la lune dans son sommeil, tous viennent enrober l’ensemble d’une jolie douceur. "Le Déménagement du Père-Noël" est certainement le plus amusant des 5 films, avec son père-Noël capable de prononcer un seul mot (« catastrophe »...), alors qu'une cigogne-scout et une renarde tentent de l'aider à ramener son bout de banquise sur lequel se situe sa maison, près de la rive. Nous sommes trois jours avant Noël et chaque nouvelle tentative aura des conséquences inattendues. Très harmonieux en termes de couleurs, avec ses mariages d'oranges/rouges et de gris/bleus, le film ouvre avec élégance le recueil.

S’ensuit "Le Premier Noël de la Petite Poussine", représentant, entre dessin et aquarelle, la vie d'un poulailler où une petite poussine voudrait bien pousser le même cri que le coq et prendre en charge des choses qui ne sont pas de son âge. Enlevée avec un panier d’œufs par des corbeaux, c'est toute la basse-cour qui va devoir s'unir pour la récupérer. Avec ses élans de musique militaire, le coq menant au pas ses poulettes et leurs poussins, c'est une petite révolte de l'individu qui se profile, avec la seule poule brune et la poussine. Troisième segment, "Le Dernier Arbre de Noël" revêt des allures écologiques, avec des animaux (hérisson, renards, lapin, écureuil...) découvrant effrayés le nombre d'arbres abattus en forêt et essayant de protéger un petit sapin de la convoitise d'une mère et sa fille. Avec un dessin schématique et des aplats de couleurs, le film séduit par son lien avec le monde d'aujourd'hui (une mère qui ne cesse jamais de travailler, toujours au téléphone à parler anglais) et l'apparente simplicité d'une société où il suffit de se servir. Un petit conte qui réconcilie humains et animaux, dans le respect et dans l’entraide, alors qu’un ours violet qui hibernait déjà, s’en mêle.

Petite bulle de bienveillance et de magie, "Le Tanuki et la Surprise de Noël" convoque un animal mythique au Japon, le chien viverrin, espèce de raton-laveur considéré comme un yōkai, esprit de la forêt aux pouvoirs magiques, dont celui d’apparaître sous forme humaine. L'histoire est simple mais efficace : un frère (bonnet et écharpe jaunes) et une sœur (bonnet et écharpe verts) croisent un tanuki lors d'une balade en forêt et l'aident à s'extirper d'un piège à loup. Mais alors que le brouillard envahit la forêt, celui-ci les aidera en retour, transformé en petite fille agitée, à retrouver leur chemin. Un joli conte enrobé de brume et de neige, orienté vers la curiosité de l’autre et la douceur. Enfin, "La Grande Fête des Animaux" vient clore ce programme en beauté. Certainement le film le plus beau d'un point de vue esthétique, avec ses jeux d'ombres et l'utilisation harmonieuse de bleus, verts et mauves, le film suit les péripéties d'une petite lynx, aux tâches carrées, de l'aube à la tombée de la nuit, sur son chemin vers le haut d'une colline où se dirigent les autres animaux. Les obstacles ne manqueront pas, d'un hibou menaçant à la chute dans un trou, mais la persévérance et l'entraide seront une nouvelle fois au rendez-vous, dans un esprit toujours positif. Alors aucune hésitation à emmener vos enfants découvrir ce programme, qu’ils soient curieux, fascinés par les animaux, ou en mal de festivités de Noël : l’ensemble est juste un enchantement, qui de plus se termine sur une charmante chanson intitulée "Lueurs de la nuit".