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LE FILS D’UN ROI

Un film de Cheyenne Carron

Des ambitions sans moyen

Kevin et Elias sont étudiants en ZEP. Pour leur cours d’histoire, ils font un exposé sur la monarchie. Mais leurs recherches vont les conduire contre l’opinion républicaine dominante…

Le fils d'un roi film image

Sans fonctionner comme un documentaire sur la cause monarchiste (car le film ne prend pas partie, se contentant de poser une question et de l’intégrer dans la dynamique contemporaine de la construction identitaire des populations immigrés sur le sol français),"Le fils d’un roi" propose des éléments de fiction qui ne sont pas toujours justifiés, des cadrages et une narration visuelle très limitée pouvant s’avérer dérangeante.

Il s’agit d’un film qui entend attaquer frontalement, et avec conviction, la thèse républicaine véhiculée par la société capitaliste et l’éducation nationale. Mais dès lors, un peu à la manière de l’exposé des jeunes garçons, le film se montre très, pour ne pas dire trop, didactique. Et si les jeunes garçons, eux, donnent leur source lorsqu’ils citent des textes et donnent la possibilité au spectateur attentif d’aller vérifier leurs dires ou de se familiariser avec les textes qui ont nourri leur recherche, nombre de longues voix-off, très militantes, ne sont elles, pas référencées.

Ainsi, il est assez difficile de tirer au clair ce que peut vouloir raconter ce film. Il ne s’agit pas d’un pamphlet idéologique, car il ne va pas assez loin. Ce n’est pas non plus un film de potes, car la relation entre les deux garçons, bien qu’elle existe, n’est en soi ni centrale ni motrice. Ce n’est pas non plus un film sur la famille et le deuil, ou un film sur l’appartenance et la culture, la possibilité de l’intégration et l’échec de l’éducation nationale à s’adresser à certaines communautés.

C’est peut-être ce qui est le plus étrange, car tous ces éléments sont présents, et pourtant, ils ne sont pas rattachés à la trame argumentaire et théorique du film. Ces éléments, très humains, auraient pu pourtant ancrer la narration et les personnages, et leur donner ainsi une nouvelle couleur et de la profondeur, mais il n’en est rien. Dommage, pour un film sans budget. Car il semble réalisé peut-être trop rapidement, puisqu’on peut s’amuser à compter les ombres portées, les erreurs d’étalonnage et de mixage, les voix sur les pistes, et même une perche dans le champ.

Thomas ChapelleEnvoyer un message au rédacteur

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