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LE DINDON

Un film de Jalil Lespert

Pour les seconds rôles

Alors qu’il suit une femme jusque chez elle, histoire de lui déclarer sa flamme, Monsieur de Pontagnac découvre avec stupeur que celle-ci est mariée à un ami de longue date, Vatelin, qu’il avait perdu de vue depuis longtemps. Victoire, sa femme, promet alors de prendre amant, lorsque son mari aura lui même été infidèle. Mais elle est également courtisée par le jeune Rediop…

Le dindon film image

On voit bien ce qui a pu intéresser Jalil Lespert dans le fait d’adapter l’une des plus célèbres pièces de Georges Feydeau (écrite en 1896) : des dialogues rythmés et précis, une confrontation en forme de triangle amoureux, et une ribambelle de seconds rôles croustillants. Pourtant on ressort de la salle, à la fois épuisé par le rythme effréné (la pièce fait près de trois heures et, même si tous les dialogues ne sont pas repris, elle est réduite ici à 1h25), et peu convaincu par les choix de casting. En effet, aucun des trois personnages principaux, de celui du tombeur de ces dames, interprété par Guillaume Gallienne, à celui du mari, incarné à la manière d’un sous De Funès, par un Dany Boon en petite forme, en passant par celui de la femme droite dans ses bottes mais consciente de son charme (Alice Pol) ne parvient à convaincre.

Les dispositifs de mise en scène, même s’ils exigent une chorégraphie des corps plutôt ici maîtrisée, ne parviennent pas non plus à dynamiser les trois lieux où se déroule l’intrigue (l’appartement des Vatelin, un hôtel de passe, et l’appartement du jeune Rediop). Dans le premier comme le dernier, les coïncidences sont légions et les comportements outranciers. Et c’est finalement l’exagération généralisée de la seconde partie, donnant plus de place aux seconds rôles, qui séduira le plus. Camille Lellouche y est parfaite en prostituée aux accents d’Arletty, alors que le duo belge Eric De Staercke (le mari volage) et Catherine Claeys (sa femme, sourdingue), finit par nous arracher quelques rires, tout comme l’envahissante maîtresse américaine (Jessica Sherman).

Le vaudeville au cinéma n’a pas toujours donné le meilleur, et certains rouages paraissent ici complètement éculés (les alarmes déposées sous les deux côtés du lit...). Et les tentatives soudaines (et étrangement non renouvelées) de poésie, comme l’affrontement musical entre les deux amants potentiels (Gallienne et Sylla) tombent désespérément à plat, provoquant plus de gêne que de plaisir. Restent quelques implications notables, comme celle de Laure Calamy (la secrétaire amoureuse dans "Dix pour cent"), parfaite ici en femme bafouée, ou du fameux acteur de théâtre Henri Guybet en majordome.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

BANDE ANNONCE

COMMENTAIRES

mercredi 23 octobre - 9h19

Premier pu je pensais quitter la salle
Dommage, je suis reste pour eviter de reveiller mes voisins

mercredi 23 octobre - 9h16

Tres décevant....
Ma note 2 sur 20 .

Looping

samedi 5 octobre - 12h58

C’est plutôt « les dindons », et j’en fais partie ! J’ai honte de dire que je suis allé voir ce film !
Il devrait être interdit aux plus de 3 ans ! Heureusement, ça ne représente pas le cinema Français.
C’est une tristesse humoristique, pas une comédie.

Isa

samedi 5 octobre - 12h57

Très bien

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