LE COLIBRI
Une fresque qui passe en un coup d’aile
Marco Carrera et Luisa Lates entretiennent une relation d’amour platonique depuis leur adolescence. A l’âge adulte, alors que Marco poursuit sa vie entre tragédies du passé et du présent, le psychiatre de sa femme vient le mettre en garde concernant les pensées violentes de cette dernière. Sur toute une vie faite de haut et de bas, on assiste alors à une fresque analytique de Marco et de son entourage…
Marco Carrera est un adolescent qui passe son été dans la maison de vacances familiale située en bord de mer. Il est amoureux de Luisa, la fille des voisins, des bourgeois français méprisés par ses parents. Marco est un ophtalmologue de quarante ans marié et père d’une petite fille, partageant toujours avec Luisa un amour platonique. Marco est un jeune homme ami avec le pire poissard du monde, qui l’aidera plus tard de manière détournée à rencontrer sa femme. Marco est un joueur de poker influant. Marco est un adolescent qui vit une tragédie. "Le colibri" est la somme de tous ces Marco-là, une histoire comme une fresque qui permet l’analyse de tant de personnages, et qui rend compte des différentes périodes marquantes qu’un homme peut endurer dans une vie.
Une vie comme celle de tout le monde, faite de hauts et de bas et de personnes qui vous aident à les traverser, à l’instar de Nanni Moretti interprétant un psychiatre sans âge mais non sans sagesse. Cette histoire passionnante vient d’un livre passionnant, « Le colibri » écrit par l’italien Sandro Veronesi et sorti en 2021, qui racontait l’histoire fragmentée dans le temps de ce superbe personnage de monsieur tout le monde et de son entourage. À la manière du livre, le film raconte dans le désordre l’histoire de tout ce petit monde, emmêlant passé, présent et futur avec une rapidité qui lui fait peut-être défaut. Dans une générosité qui lui fait honneur, la réalisatrice Francesca Archibugi s’emploie à mettre en scène toutes les histoires présentes dans le livre, au risque de perdre son spectateur dans un trop plein de situations et de personnages.
Malgré tout, on ne peut que tirer son chapeau à ce film qui parvient à nous faire ressentir autant d’empathie pour toute cette galerie de personnages, grâce à un Pierfrancesco Favino (que l’on voit décidément partout) impeccable entre naïveté et force, et une foule d’histoires humaines intemporelles.
Amande DionneEnvoyer un message au rédacteur