LE CHÊNE
Un bain de nature, aux images merveilleuses
Autour d’un chêne pédonculé datant de 1810, a l’orée d’une grande clairière dotée d’un plan d’eau, la vie suit son cours de saison en saison, impliquant de nombreuses espèces…
Le chêne autour duquel se déroule cette histoire, a donc environ 210 ans. Il trône, quelques plans aériens peuvent en témoigner, à la lisière d’une grande clairière ornée d’un plan d’eau. Il est soumis aux éléments, comme le montre l’une des premières scènes du film, après l’introduction rapide des quelques espèces en présence (écureuils et mulots côté mammifères, geais côté oiseaux, balanins et fourmis côté insectes…), où un orage s’abat sur les lieux, soulevant les branches (filmées pour de majestés par dessous) par le vent puissant, puis laissant s’abattre des trombes d’eau, percutant certaines espèces de petite taille (les insectes…) ou obligeant d’autres à trouver refuge dans des terriers (les mulots…). Les plans se succédant servent ici intelligemment à donner l’échelle pour certaines espèces (les vues en caméra subjectives pour les balanins – coléoptères aussi dénommés les charançon des noisettes, nous mettant face à une écorce devenue succession de ravins…) ou à signifier le danger pour d’autres (l’eau qui s’infiltre dans les couloirs du terrier…).
Avec un certain sens de la dramaturgie (et sans aucun dialogue ou commentaire), Laurent Charbonnier, déjà auteur de "Chambord" et "Les Animaux amoureux", donne à voir au fil des saison, la plupart des services rendus par le chêne, à des espèces qu’il accueille dans ses branches, abrite entre ses racines, nourrit par ses fruits… Et quelques passages en images de synthèses, exposent les principes de croissance des racines, mais aussi de connexion avec les nouvelles pousses. Si ces éclairages ponctuels auraient mérité quelques explications, écrites ou orales, quant au fonctionnement de l’espèce Quercus Robur, qui est au centre des intrigues (système racinaire, photosynthèse...), chacune permet de décrire au moins une partie du cycle de vie d’une espèce, depuis ses nécessaires provisions pour l’hiver, ses rites de reproduction et leurs conséquences (sort funeste des mâles balanins…).
En choisissant d’éviter tout commentaire, les deux réalisateurs laissent au spectateur uniquement le spectacle de la vie, vue à de multiples échelles, dans une approche plus poétique que scientifique. La musique originale signée Cyrille Aufort fait pour cela beaucoup, accompagnant les aventures ou mésaventures de chaque espèce, augmentant ou freinant les tensions, pour celles présentes dès le début, mais aussi pour celles qui se joindront au récit (sangliers, chouette effraie…) en cours de route. A noter également, la présence en conclusion d’une très belle chanson originale, « Et tu restes », interprétée par Tim Dup, qui achève de faire de ce voyage, une belle parenthèse de nature dans la vie d’urbains qui apprécieront la beauté de la photographie, mais auraient peut-être aimé en savoir un peu plus.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteurBANDE ANNONCE
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COMMENTAIRES
baya
mercredi 9 mars - 7h26
Génial à voir absolument pour les amoureux de la nature
Lena
mercredi 9 mars - 7h26
Juste magique
A voir absolument, grands et petits