LE CERCLE DES NEIGES
Un réalisateur qui n’a pas son pareil pour les scènes chocs
Le 13 octobre 1972, alors que le vol 571 traverse la Cordelière des Andes pour emmener une équipe de équipe de rugby uruguayenne et quelques proches au Chili, s’écrase en plusieurs morceaux, faisant 15 morts d’emblée, sur les 45 passagers. Ceux qui ont survécu se trouvent dans la partie arrière de l’appareil, immobilisée sur un plateau enneigé. Espérant voir les secours arriver, ils vont devoir survivre dans un environnement hostile, aux températures rapidement très basses…
Sortie le 04 janvier 2024 sur Netflix
L’Espagnol Juan Antonio Bayona, à qui l’on doit "L'Orphelinat" ou le monumental "Quelques minutes après minuit" n’a pas son pareil pour allier action et enjeux intimes, tout en navigant entre le film d’épouvante, le conte cauchemardesque, ou le film catastrophe. Dans cette troisième veine figure notamment "The Impossible", histoire d’une famille séparée par un tsunami, "Jurassic World : Fallen Kingdom" avec la fin de l’Isla Nublar, et même le deuxième film cité précédemment où la terre s’ouvre littéralement sous les pieds d’un jeune garçon dont la mère est en phase terminale. Alors qui de mieux, 30 ans après "Les Survivants" Frank Marshall avec Ethan Hawke et Josh Hamilton pour conter à nouveau le crash d’un avion uruguayen transportant une équipe de rugby en octobre 1972, et dont les rescapés devront dépasser nombre de limites pour parvenir à survivre.
Ce fait divers légendaire permettent ici à Bayona de montrer à nouveau tout son talent pour les scènes d’action, qu’il s’agisse du crash lui-même, ou de la soudaine arrivée d’une avalanche. La première est un modèle de séquencement, alliant sentiment d’accélération par le bruit, projection au plafond, arrachage de l’arrière de l’appareil, écrasement des sièges les uns contre les autres, craquement des os des jambes et accumulation d’objets qui obturent progressivement la vue. La seconde intervient comme une malédiction, impactant le mur de valises qui sert à isoler ce qu’il reste de cabine de l’extérieur. À chaque fois l’immersion est totale. Autour de ces deux moments clés, le récit alterne des phases d’espoir et de découragement, jouant les yo-yo émotionnels, notamment grâce à une troupe de jeunes interprètes investis.
Construit en course contre la montre, les données de base étant rapidement posées avec la règle de 3 (on peut tenir 3 minutes sans respirer, 3 jours dans boire, 3 semaines sans manger), le scénario nous tient en haleine de bout en bout. S’attardant beaucoup plus que le film de 1993 sur la question du cannibalisme, ou « l’impensable [qui] s’est converti en routine », "Le Cercle des neiges" évoque ce lourd secret qui a uni les survivants, sans le transformer en drame. Le scénario de Bayona et ses acolytes, basé sur le livre de Pablo Vierci, interroge plus la résistance de chacun et l'opposition entre le spirituel et le corps. Il mêle avec une certaine finesse les croyances et convictions de chacun, avec l'ultime nécessité de se nourrir, tout en posant la question du sacrifice au profit de l'autre, que ce soit par ce biais ou par l'utilisation de ses dernières forces pour partir dans une étendue blanche dont on ignore l'issue. Soulignant le contraste entre la beauté des lieux et l’horreur de la situation du groupe, "Le Cercle des neiges" fut l’an dernier une parfaite clôture pour le Festival de Venise et sera en ce début d’année l’un des premiers grands films Netflix. Une histoire de résilience, encore et toujours nécessaire à raconter.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteurBANDE ANNONCE
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COMMENTAIRES
Lolo
mercredi 6 mars - 3h39
Juste excellent !!! J'ai adoré !!
le genre de film que l'on ne regarde pas en boucle mais que l'on se souvient je vous le garantie on ne voit absolument passé les 2h30 de film