LE BRAQUAGE DU SIÈCLE
Simple et bougrement efficace
Fernando a deux passions : les arts plastiques et les arts martiaux. Le reste du temps, il fume de l’herbe pour rester « focus ». Un soir de pluie, une voiture l’éclabousse et son joint s’éteint. Blasé, il jette son mégot dans le caniveau et le regarde s’éloigner, puis disparaître dans une bouche d’égout, juste en face de la banque Rio… et là, c’est la révélation !…
Pour conter l’un des plus grands casses contemporains, Ariel Winograd ne s’attarde pas sur les présentations. Un travelling dans un atelier, une prise de judo sur un tatami et voilà son héros Fernando croqué en 3 minutes. Reste à introduire rapidement le reste de l’équipe : le mécanicien, le croyant, l’homme à femme, l'homme au van et enfin Mario, un vieux de la vielle du cambriolage, qui lui, aura droit à un traitement de faveur avec la démonstration de son talent lors d’un de ses nombreux méfaits.
Une fois cette formalité remplie, place très vite à l’action avec l’élaboration du plan entre tâtonnements et fulgurances opiacées ; des essais plus ou moins rocambolesques et enfin le jour J où notre joyeuse équipe débarque dans la chambre forte de la Banque Rio pour la débarrasser de ses billets, or et bijoux.
Minutieusement rythmé, le film vous embarque dans une narration cadrée et efficace tout en gardant un regard caustique sur ses personnages. Les braqueurs sont magistralement inspirés mais pas toujours très malins. Heureusement que les deux têtes pensantes du groupe veillent et savent improviser. Enfin, l'épilogue, construit comme un clip, conclut en beauté le récit brillant de ce casse si célèbre en Amérique latine. Un fait divers, qui pour la petite histoire, inspira les auteurs de "La Casa de Papel". Les deux scénarios sont néanmoins très différents. Ici point de Tokyo, ni de Berlin, juste un très agréable syndrome de Stockholm qui vous accompagnera tout au long de la projection.
Gaëlle BouchéEnvoyer un message au rédacteur