Festival Que du feu 2024 encart

LAST VEGAS

Un film de Jon Turteltaub

"Veru Bad Trip" version carte Vermeil...

Quatre énergumènes sont meilleurs amis depuis plus de soixante ans. Alors qu’un l’un d’entre eux décide enfin de demander sa compagne en mariage, l’occasion était trop belle pour ne pas fêter ça dignement. La bande part alors à Vegas pour prouver à tous que l’âge n’empêche pas les nuits de folies. Malgré quelques surprises, ces éternels ados sont bien décidés à multiplier tous les vices…

Si "Very Bad Trip" avait misé, à l’origine, sur le fait de ne mettre en avant aucune tête d’affiche pour renforcer la force du groupe, cette version sénior a opté pour la stratégie opposée. C’est par un casting quatre étoiles que nous allons découvrir les mésaventures de quatre papis réunis pour le mariage de l’un d’entre eux. Michael Douglas, Robert De Niro, Kevin Kline et Morgan Freeman composent cette dream team, leur charisme et leur sens de l’autodérision étant les véritables moteurs du film. Car si la comédie apparait d’abord comme agréable et plutôt réussie, elle finit rapidement par tomber dans tous les écueils du genre, dans une accumulation de situations grotesques où les gags font l’effet d’un pétard mouillé.

Dans cette réalisation ultra-calibrée où l’importance de la vie et des amis nous est rappelée en permanence, les clichés s’accumulent à une vitesse folle pour célébrer les valeurs de la famille américaine, le sex-appeal des bimbos ne faisant pas le poids face au politiquement correct du message souhaité. Et ce n’est certainement pas la mise en scène passe partout de Turteltaub qui va venir sauver ce scénario bancal. Bénéficiant d’aucune originalité, les folles nuits promises par ce quatuor sont bien plus sages et bien moins drôles que prévues…

Néanmoins, le talent des quatre acteurs sauve le projet du naufrage, la bonne humeur ambiante devenant même communicative. Le duo Michael Douglas et Robert De Niro, qui s’aiment autant qu’ils adorent s’engueuler, est la force du métrage, les deux étant parfaitement épaulés par le reste du casting. Et si l’ensemble ne jouit d’aucune originalité, certaines situations cocasses finissent par susciter nos rires, notamment grâce à d’excellentes répliques.

Le seul problème, c’est que "Last Vegas" cherche toujours à susciter de l’émotion en abusant un peu trop de la bande-son. Car sans cette niaiserie assumée, le film aurait été bien plus sympathique, et les blagues auraient été d’autant plus fortes. À trop vouloir rapporter des petits billets verts, le réalisateur a oublié d’insuffler une véritable âme à son œuvre. La comédie réussit ainsi tout juste son contrat, à savoir nous faire rire au moins quelques fois. Sans être catastrophique, "Last Vegas" rejoint les rangs des films anecdotiques et sans ambition qui ne méritent pas une place dans notre dvdthèque.

Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur

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