Festival Que du feu 2024 encart

LAKE TAHOE

Un film de Fernando Eimbcke

De jolies rencontres

Un adolescent rentre dans un arbre avec sa voiture. Alors qu'il pénètre chez un vieil homme pour lui demander de l'aide, ce dernier lâche son chien sur lui et menace d'appeler la police...

Ce petit film mexicain a crée la surprise au festival de Berlin en racontant la journée peu ordinaire d'un adolescent qui après un accident, est forcé de faire un certain nombre de rencontres, depuis un vieillard méfiant, jusqu'à une jeune fille entreprenante, en passant par un apprenti garagiste fan de kung fu... Collections de scènes apparemment quotidiennes, entrecoupées de fondus au noir, « Lake Tahoe » dépeint dès les premiers plans une communauté isolée, dans laquelle la sécurité, l'amitié et l'amour ne sont pas des évidences, faute d'un manque évident de confiance en l'autre. Surveillé par un chien à l'air hagard, le jeune homme se croit offert un petit déjeuner en fait destiné... au clébard. Ainsi, il fuit à chaque rencontre le contact à la fois bienveillant et individualiste, de chacun personnage, ceux-ci ne voulant pas vraiment être dérangés dans leur logique. Quand le vieux veut se reposer, le garagiste cherche un ami pour sortir et admirer Bruce Lee, et la jeune femme lui fait du gringue pour qu'il accepte de garder son enfant pendant qu'elle sort avec les copines.

L'humour, omniprésent, transparaît ainsi au travers de situations simples, de comportements de personnages décalés, ou encore de trahisons nécessaires (le vol de pièces de rechanges sur la voiture d'amis de la famille). Son héros allant de petite galère en plus grosse, le réalisateur dresse ainsi le fin portrait d'une famille en deuil, dans laquelle seul le personnage principal tente de survivre, la mère se contentant de dormir et la soeur ne comprenant pas très bien ce le contexte. Une oeuvre optimiste et humaine, dont la simplicité de mise en scène éclaire de jolis moments de vie.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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