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LADY VEGAS - LES MÉMOIRES D’UNE JOUEUSE

Un film de Stephen Frears

Rien ne va plus… pour Stephen Frears

Beth gagne sa vie en dansant langoureusement devant des messieurs. Un jour, elle tombe sur un psychopathe qui la menace d’un revolver. Choquée, elle décide de quitter sa Floride natale pour tenter sa chance comme barmaid à Las Vegas. Alors qu’elle désespère de trouver un job, elle rencontre Dink, un parieur professionnel qui lui offre de l’assister. Douée en calcul, Beth devient très vite pour lui une sorte de mascotte porte-bonheur.

Mais quelle mouche a bien pu piquer le prestigieux réalisateur britannique pour adapter cette biographie de Beth Raymer ? Certaines destinées sortent certes de l’ordinaire, mais ne méritent pas pour autant qu’on s’y attarde une heure et demie. C’est pourtant le cas ici, avec les mésaventures peu passionnantes d’une ex-stripteaseuse, à qui l’on propose une reconversion dans les paris en tout genre. Le milieu des bookmakers et loin d’être sexy et franchement hermétique pour le commun des mortels qui n’a jamais abordé la question. Très vite, on se retrouve laissé pour compte dans cette succession de combines pour faire monter ou non la côte d’un pari. Comme Beth lors de son premier jour de boulot, on ne comprend strictement rien à ces jeux de pouvoir qui font la pluie et le beau temps dans le monde du sport.

De plus, les agréments censés faire passer cette pilule déjà peu digeste, sont eux-même bien ternes. Très peu d’humour se dégage de cette histoire convenue et les sentiments timides et sans surprises sont très vite refoulés au nom d’une morale frisant le ridicule. Une histoire qui nage dans les bas-fonds de l’argent facile et de la magouille tout en gardant une certaine éthique bienveillante. Difficile de croire en l’intégrité de Dink (Bruce Willis) qui, du jour au lendemain, donne toute sa confiance à cette jeune femme naïve et sans cervelle. Voilà un homme qui se soucie des lois et qui refuse les avances de cette belle plante pour sauver son mariage avec Tulip (Christine Zeta-Jones, d’ailleurs méconnaissable) ! Dans le fond et dans la forme, les mémoires de cette joueuse ne valent guère plus qu’un téléfilm programmé l’après-midi, tant la narration est fade. Seule Rebecca Hall surprend un tant soit peu en jouant à merveille la gentille niaise crédule. Malheureusement, cela ne suffira pas à susciter le moindre intérêt à ce film désespérément quelconque. Un flop retentissant qui vient entacher la brillante carrière de Stephen Frears jusqu’ici si audacieuse.

Gaëlle BouchéEnvoyer un message au rédacteur

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