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LA VIE RÊVÉE DE MISS FRAN

Un film de Rachel Lambert

Miss Fran s’ennuie et nous aussi

Fran est une jeune célibataire sans ami, sans attache, sans passion. Depuis son petit bureau, elle gère les fournitures de sa petite entreprise, située dans une petite ville dans l’ouest des États-Unis. Son existence monotone est bouleversée par l’arrivée de Robert, son nouveau collègue, qui pourrait bien changer sa vie…

Encore une fois, on ne peut que regretter ce malheureux titre français qui ne rend pas hommage à l’atmosphère du film. Pire, qui en donne une très mauvaise idée, évoquant notamment "La vie rêvée de Walter Mitty". Le titre original, "Sometimes I think about dying" est en effet beaucoup plus pertinent.

Peu à l’aise pour les relations sociales, Fran semble condamnée à rester vissée sur son siège de bureau, du haut duquel elle n’a qu’une vision très partielle du vaste monde. Cette vie solitaire et sans horizons ne lui laisse que le loisir de se perdre dans des idées noires. Rachel Lambert nous invite ainsi à explorer sa psyché lors de séquences oniriques aussi austères que sa vie est monotone.

Elle a désespérément besoin de sortir de sa coquille et d’occuper ses journées autrement qu’en remplissant des tableurs Excel. S’en rend-elle compte ? Il est parfois difficile de lire son mutisme et ses actes que l’on peut interpréter comme de la timidité maladive aussi bien qu’une misanthropie inavouée.

C’est alors qu’arrive Robert, nouvel employé dans la boite de Fran. Il n’est ni très beau, ni très intelligent, ni même particulièrement doué pour les relations sociales. Mais une chose en entraînant une autre, ils commencent à se fréquenter. Robert fait découvrir à Fran le cinéma, les murder party et les tartes à la myrtille. Ces petites choses qui mettent du sel dans nos pauvres existences.

Hélas on ressent peu à quel point la vie de Fran est en train d’évoluer pour le meilleur. Et les raisons pour lesquelles elle finit par se saborder paraissent artificielles. Une astuce de scénariste pour contourner un récit trop linéaire. Certes, il parait bien normal qu’une personne aussi inapte socialement commette quelques erreurs. Après avoir appris à vivre, Fran va devoir apprendre à les reconnaître et à se remettre en question. Espérons que cet apprentissage ne soit pas trop long, car comme chacun sait la vie est courte et les choses qu’on croit immuables sont en réalité bien fragiles.

Benjamin BidoletEnvoyer un message au rédacteur

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