LA VIE POUR DE VRAI
Les comédies de Dany Boon, c'était mieux avant !
Dans un Club Med au Mexique, Tridan Lagache, GO et fils de GO, se sent bien seul. Depuis son enfance, tous les amis qu’il rencontre l’abandonnent au bout de huit jours pour prendre le bus de l’aéroport. Fatigué, il décide à 50 ans de prendre lui aussi l’avion pour la France afin de retrouver l’amour de ses 8 ans : Violette…
Avec son précédent film : "8 rue de l'Humanité", Dany Boon avait déçu. Tourné en plein confinement et sorti directement sur Netflix, le film faisait figure de parenthèse, à l'image de ce que vivait le monde à cette époque. Aujourd'hui, la pandémie est derrière nous et le réalisateur revient pour de bon dans les salles avec "La vie pour de vrai". Malheureusement, force est de constater que la magie comique de l'humoriste n'est toujours pas au rendez-vous.
Au travers des pérégrinations du bon et naïf Tridan, le réalisateur structure son film avec une morale gentillette digne du café du commerce. Les gens ne sourient plus, car ils sont tous sur leur smartphone. Les boutiques hipster ont envahi la capitale. A Paris, les taxis agressent des chauffeurs VTC (pas toujours honnêtes) entre deux émeutes.
Outre ces considérations bien peu originales, le récit (pourtant alléchant) d'un GO du club Med qui découvre la vraie vie finit par suivre la trame éculée des personnages que tout oppose pour mieux se retrouver. Les rares ressorts comiques sont souvent incohérents et malhabiles, à l'image de la violence démesurée du fils de Louis, des clients du resto qui partent sans payer simplement car on ne leur a pas porté l'addition, ou du personnage de Roxanne/Violette qui saute sauvagement sur Tridan lors de leur première rencontre.
Entre quelques rares sourires, on est presque gêné pour Charlotte Gainsbourg et Kad Merad du fait qu'ils participent à cette comédie presque anachronique et bancale. On est surtout mal à l'aise de voir que Dany Boon, réalisateur du jubilatoire "Bienvenue chez les Ch'tis" soit ici, aussi déconnecté que son héros Tridan. Il ne nous fait plus vraiment rire, mais on l’aime toujours autant… en tant qu'acteur.
Gaëlle BouchéEnvoyer un message au rédacteur