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LA PETITE NEMO ET LE MONDE DES RÊVES

Un film de Francis Lawrence

Atteindre ses rêves et dompter ses cauchemars

La petite Nemo vit avec son père, Peter, dans le phare où ce dernier travaille. Chaque soir, il lui raconte des aventures qu’il dit avoir vécues avec un certain Flip. Après qu’une tempête a emporté Peter, Nemo est confié à son oncle Philip, un homme solitaire qui vit en ville. À travers ses rêves, la jeune fille se persuade qu’elle peut retrouver son père…

La Petite Nemo et le Monde des rêves film movie

Sortie le 18 novembre 2022 sur Netflix

Poussons d’abord un coup de gueule pour rendre à César ce qui appartient à César : le générique de ce film omet honteusement de citer le nom de Winsor McCay alors que le scénario est une adaptation de son œuvre ! C’est d’autant plus dommageable qu’il conviendrait de célébrer Winsor McCay pour ce qu’il est : un pionnier du cinéma d’animation, avec notamment "Gertie le dinosaure" en 1914, mais aussi des comics, avec donc le fameux "Little Nemo in Slumberland" publié de 1905 à 1914, qu’il a également adapté lui-même à l’écran en 1911 dans un court métrage mêlant animation et prises de vue réelles. Même si "La Petite Nemo et le Monde des rêves" se détache de l’œuvre originale sur de nombreux points (ne serait-ce qu’en féminisant le personnage principal), le métrage ne cherche d’ailleurs pas à cacher cette filiation directe, avec une citation explicite du célèbre walking bed dessiné par McCay en 1908.

Toutefois, en prenant d’immenses libertés par rapport à la BD et en y intégrant aussi l’influence manifeste de Jules Verne, "La Petite Nemo et le Monde des rêves" parvient à proposer un joli conte moderne qui met à profit les technologies actuelles avec une esthétique rétro souvent poétique. Si le résultat n’est pas tout à fait novateur (on pense ça et là à d’autres films tels que "The Fall", "Le Labyrinthe de Pan" ou "L’Imaginarium du docteur Parnassus"), il n’en est pas moins émouvant et efficace.

Jason Momoa surjoue un peu son personnage déjanté et décalé (mais il fait le job), la jeune Marlow Barkley séduit avec ses yeux pétillants, et Chris O'Dowd prouve une fois de plus sa capacité à se situer à mi-chemin entre émotion et humour pince-sans-rire. Au final, à travers de magnifiques tableaux et une bonne maîtrise des transitions entre rêves et réalité, "La Petite Nemo et le Monde des rêves" est un récit initiatique touchant sur les questions de deuil, d’espoir et de confiance en soi.

Raphaël JullienEnvoyer un message au rédacteur

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