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LÀ OÙ CHANTENT LES ÉCREVISSES

Un film de Olivia Newman

Le mauvais goût du vintage

Alors que depuis de nombreuses années, les rumeurs les plus folles courent sur Kya, « la fille du Marais », la découverte du corps d’un jeune homme ne va pas arranger les choses. Toute la communauté en est sûre : c’est elle la coupable…

Là où chantent les écrevisses film movie

Depuis quelques années, Reese Witherspoon est devenue une des figures majeures du droit des femmes dans l’industrie hollywoodienne, notamment à travers sa société de production Hello Sunshine à qui l’on droit de nombreux succès télévisuels ("Big Little Lies", "The Morning Show", "Little Fires Everywhere"…) et qui s’attache à s’entourer essentiellement de talents féminins. En parallèle, elle est également l’initiatrice d’un club de lecture très suivi sur Instagram, là encore pour mettre en avant le travail d’autrices. Et c’est dans le cadre de cette activité qu’elle a découvert le roman de Delia Owens, "Là où chantent les écrevisses" dont elle a rapidement acquis les droits.

Succès mondial, le livre, comme le film, nous plonge dans les paysages de la Caroline du Nord, au cœur de ces marécages typiques où une fillette vivrait seule, inspirant ainsi le folklore local. Et quelques années plus tard, lorsqu’un jeune homme est assassiné, tous les regards se portent sur elle, coupable évidente aux yeux d’une communauté qui l’a toujours rejetée. Un Best-Seller, une actrice issue d’un succès récent ("Normal People"), Taylor Swift à la BO et une réalisatrice plus habituée aux productions Netflix et aux séries, tout semblait présager l’objet marketé pour faire des dollars au box-office. Ce qui n’aurait pas été problématique si le métrage n’avait pas abandonné toute ambition cinématographique.

Pur produit commercial, malgré la présence au scénario de Lucy Alibar ("Les bêtes du sud sauvage"), ce drame teinté de romance ne réussit jamais à trouver sa tonalité, hésitant entre la mièvre idylle et le thriller noir pour s’incarner dans un récit-procès pollué par une voix-off grotesque et des clichés comme on ne pensait plus en voir sur grand écran. Lorsqu’on ajoute à cela des effets spéciaux douteux et un vieillissement des protagonistes proche de la parodie, le résultat s’avère difficile à supporter, même pour les aficionados du genre. Il y avait pourtant matière à faire une grande œuvre humaniste, avec en toile de fond les thématiques de l’émancipation féminine, du sexisme ou encore de la misère sociale. Mais tous ces sujets seront à peine effleurés, comme la beauté de ces paysages qui n’arriveront jamais à poindre comme un véritable personnage. Qui a dit déjà qu’il fallait écouter les écrevisses chanter ?

Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur

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