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LA FLOR Partie 1

Un film de Mariano Llinás

Une première partie très cinéma bis

« La Flor » est une entreprise qui met en jeu la narration. Un prologue explique que 4 histoires vont commencer sans finir, une va réfléchir sur le cinéma et la dernière va aller s’ancrer dans la terre. Ces six histoires forment La Flor. Le seul point commun entre ces histoires est ses quatre actrices. Le film La Flor est pour elles.

Épisode 1 : Dans un poste de recherche archéologique isolé, une livraison inattendue vient troubler les équipes déjà surchargées de travail. Cette boîte contient une momie. Si la créature semble endormie, son influence néfaste ne l’est pas…

Épisode 2 : Un couple de chanteurs se déchire après des années de carrière commune. Sur un fond de mystère autour d’une toxine présent chez une espèce rare de scorpion, l’histoire officielle, puis les histoires personnelles, viennent raconter le couple d’artistes…

La flor partie 1 film image

Cette première partie, plus qu’un film de trois heures et demie, est avant tout deux parties de film d’une heure trente, précédées d’un prologue. Mariano Llinás se met en scène pour raconter son projet un peu particulier. Un projet tel invite un certain nombre de questions : les films sont ils destinés a être comparés entre eux ? Comment ce qu’a construit une actrice dans un rôle précédent vient nourrir le nouveau personnage ? Un film peut-il exister sans être fini ? etc.

Le côté bis du premier film est clairement assumé, et c’est d’ailleurs comme ça que le prologue le présente. Un film à l’américaine, comme ils ne savent plus en faire. Le réalisateur travaille beaucoup ici sur le hors-champ. L’horreur est efficace car c’est l’imagination, dirigée par la bande son, qui crée les « monstres » derrière la porte. Les hommes sont avant tout des accessoires aux jeux des quatre actrices. C’est justement cet élément extra diégétique qui crée une attente : où et quand va arriver la quatrième actrice nécessaire à la clôture de ce chapitre ?

Le deuxième film, le drame musical sur fond de mystère, comme le qualifie la promotion un peu racoleuse du film, est également un vrai film bis, en témoigne la société secrète qui recherche, par l’intermédiaire d’une toxine suprême, un moyen de fabriquer un élixir de jeunesse éternelle. La différence dans le jeu des actrices est frappante. Elisa Carricajo qui était au bord de la crise de nerf devient ici une manipulatrice autoritaire ; Valeria Correa, la jeune fille possédée du premier épisode, devient une chanteuse qui doute de son talent ; Pilar Gamboa, la magicienne du premier épisode est poignante dans le rôle de cette chanteuse délaissée par son seul amour, l’homme qu’elle a construit ; et Laura Paredes, la docteure en archéologie sûre d’elle-même, devient l’assistante de cette chanteuse délaissée, qui trempe dans des affaires louches.

La mise en scène et le vocabulaire des deux films sont très différents et viennent servir l’histoire. Le deuxième film, musical, se focalise sur la mélodie, le rythme et le souvenir. Un peu à la manière de "Rashomon", plusieurs personnages viennent raconter un même épisode de vie. Portrait tragique de l’amour comme possession et enfermement à deux, ce deuxième épisode aurait obtenu l’adhésion du Misanthrope. Ce qui est surprenant alors, c’est l’incursion du bis dans ce mélodrame musical. Le bis va-t-il être l’unité de ces narrations inachevées ? A suivre.

Thomas ChapelleEnvoyer un message au rédacteur

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