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LA DERNIÈRE VIE DE SIMON

Un film de Léo Karmann

Un petit bijou d’émotion et d’empathie

Simon, 8 ans, a un don, dont il profite parfois pour s’échapper de l’orphelinat : il peut se transformer, en prenant l’apparence de toute personne qu’il a déjà touchée. Le jour où, après une sortie durant laquelle il a fait la connaissance de Thomas et Madeleine, des frère et sœur, ceux-ci l’invite à passer le week-end chez eux, il se prend à rêver d’avoir une famille. Mais un accident va venir précipiter les événements et il devra faire un choix…

La dernière vie de Simon film image

Le premier long métrage de Léo Karmann s’ouvre sur une fête foraine aux couleurs vives. Mais rapidement un sentiment d’étrangeté plane. Les lieux sont quasi déserts, et un jeune homme au manteau visiblement trop grand, demande timidement à un stand sur le point de fermer, une barbe à papa. De retour chez lui, lampe de poche à la main, à peine entré dans sa chambre, l’homme devient un enfant, visiblement heureux de son escapade. Le ton du film est ainsi donné, entre fantastique et regard envieux sur le monde des adultes, et le don de son personnage principal sommairement présenté.

Sur un scénario co-écrit avec Sabrina B. Karine, Karmann construit un univers aux influences lisibles mais discrètes ("E.T." pour le parcours de son héros, "Big" pour l’ouverture…), dont les allures de conte ne se démentent jamais. Face à un dilemme évident auquel il doit faire face après l’accident, son personnage pèsera ses désirs (avoir une famille), ses peurs (ne pas être aimé), comme les conséquences possibles de son acte (le mensonge, mais aussi le réconfort…). Entrer en empathie avec lui semble alors une évidence, Benjamin Voisin (l’épatant grand frère dans "Un vrai bonhomme") et Martin Karmann (le frère du réalisateur), se partageant alors un rôle riche en humanité et en nuances, une fois celui-ci devenu adulte.

Léo Karmann joue quant à lui avec les transformations de son personnage, dirigeant les quelques 15 interprètes dont il prendra l’apparence à un moment de l’histoire, usant du morphing pour les transformations les plus visibles, ou construisant divers subterfuges pour évoquer les autres (usage du contre jour ou de la pénombre, jeu avec des obstacles visuels tels des draps…). Ludique, enchanté et humain, ce récit s’avère intense dans sa dernière partie et surtout formidablement émouvant dans ses dimensions sacrificielles. Un beau conte pour petits comme pour grands, auquel on espère que les vacances de février apporteront un beau succès.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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