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LA DANSE DU SERPENT

Un film de Sofia Quiros Ubeda

Un film envoûtant (trop) difficile à appréhender

Selva n’a que treize ans, mais elle se retrouve avec la responsabilité de s’occuper de son grand-père. Mais celui-ci ne désire plus vivre. Alors la jeune fille va commencer à l’accompagner, découvrant que la mort peut prendre bien des formes…

La danse du serpent - Ceniza negra film image

Si Sofia Quiros Ubeda présentait à la Semaine de la Critique son premier long métrage, la réalisatrice n’était pas une inconnue de la Compétition, puisqu’en 2017, son court "Selva" avait déjà eu les honneurs d’une sélection sur la Croisette. D’ailleurs, la cinéaste reprend le même personnage, Selva, à l’âge aujourd’hui de treize ans. L’adolescente qui vivait chez ses grands parents après le décès de sa mère doit désormais affronter celui de la dernière figure maternelle de son entourage, tout en devant accompagner son grand-père qui ne désire plus rester en vie. Conte initiatique aux contours fantasmagoriques, "La Danse du Serpent" est une œuvre exigeante, dont l’austérité formelle peut vite rebuter. Plongé dans un village costaricain, le spectateur se retrouve livré au cœur d’un microcosme dont peu maîtrisent les codes, sans exposition et avec très peu d’explications, renforçant le mystère entourant l’intrigue, d’autant plus que le surnaturel vient épaissir ce brouillard scénaristique.

Objet filmique curieux, dont le réalisme documentaire est balancé par un onirisme planant, ce drame sensible séduit par sa douceur et la pudeur avec laquelle les sentiments des protagonistes sont traités. Mais il déçoit par son incapacité à créer de l’empathie envers son personnage central. Car si le récit d’apprentissage s’avère touchant, en particulier lorsqu’il évoque la découverte de la féminité, le résultat est plus maladroit et froid, annihilant grandement son impact émotionnel. Expérience sensorielle plus qu’œuvre linéaire, le métrage se vit plus qu’il ne se regarde. Il appartient alors à chacun de faire l’effort d’accepter le voyage, au risque, dans le cas contraire, de trouver le temps très long. Néanmoins, pour ceux qui se laisseront emporter par cette sublime lumière naturelle, ces histoires de fantômes et de magie d’autrefois, le périple pourrait bien être transcendant !

Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur

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