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LA CHUTE DU PRÉSIDENT

Un film de Ric Roman Waugh

Action Man Has Fallen

En raison de ses idées progressistes, le président américain Allan Trumbull est victime d’une tentative d’assassinat, et c’est Mike Banning, précieux soutien protecteur et agent des services secrets, qui se retrouve accusé d’avoir commis cet acte. Avec le FBI à ses trousses, Banning entame un combat difficile pour découvrir qui menace la vie du président…

La chute du président film image

A la lecture de ce pitch, on sent bien qu’il y a un truc bizarre : un président américain progressiste qui deviendrait la cible d’une conspiration probablement fomentée par d’ignobles traîtres à la solde des lobbys réacs et conservateurs ? Cela voudrait-il dire que… non, ce n’est pas possible… qu’une énième franchise bourrine perfusée à la Budweiser patriotique va tout à coup se la jouer anti-Trump pour se donner bonne conscience ? Cette réflexion n’aura duré qu’une demi-seconde, à vrai dire. Juste le temps d’évacuer ce petit zeste d’aveuglement qui nous saisit de temps à autre, et de se rappeler que dans ce genre de films, l’intérêt consiste moins à mesurer son degré de conscience politique réfléchie qu’à laisser brûler cette dernière dans de la destruction massive sans queue ni tête. Bref, nous revoilà en terrain connu : déjà le troisième épisode de la franchise des « Machin-Truc Has Fallen » dans lequel un néo-bidasse joué par Léonidas fout une raclée pas possible à tous les sales traîtres et terroristes pas sympas du tout qui veulent zigouiller le locataire de la Maison-Blanche et salir la terre de la liberté. Du classique, du basique, du con… du bon ? Bof… Disons juste que c’est comme avec la saga "Transformers" : à partir du troisième film, la moindre explosion ne réussit qu’à nous donner envie de nous tourner les pouces.

Faisons un bref résumé : une armada de drones téléguidés attaquent Action Man et l’Obama de service (un Morgan Freeman honteusement sous-employé) alors même qu’ils pêchaient pépère dans un lac, le second tombe dans un coma qui l’empêche de témoigner en faveur du premier, et ce dernier devient donc « la cible à abattre » qui va ensuite abattre tout ce qui ressemble à une cible. Ce qui inclut les soldats armés qui font la gueule quand leurs flingues ne gueulent pas, les camionneurs mal rasés qui exhibent leurs calibres, les costards-cravates à lunettes et sourire crispé, la fliquette procédurale et tirée à quatre épingles, etc… Sans oublier le grand classique : l’apparition de l’inévitable « vieux vétéran militaire qui vit tout seul dans sa cabane en forêt », et qui, ici, n’est autre que le papa de notre héros (la barbe de Nick Nolte joue mieux que Nick Nolte lui-même). Côté émotion, il n’y a donc rien à signaler, à part si le fait d’admirer une discussion lambda entre bûcherons sous Prozac est du genre à mouiller vos pupilles. Le gros souci, c’est qu’on est venu pour l’action et qu’on s’ennuie dès qu’elle est là : l’originalité n’est jamais au rendez-vous, l’enfilage de péripéties n’atteint même pas le strict minimum d’énergie d’une production Cannon ("Invasion USA" ressemble à du John Woo en comparaison), et le découpage est tellement blindé de cuts en rafale qu’on ne saisit pas toujours ce qui se passe à l’écran. Moins film d’action en mouvement que suite d’images qui gigotent pour rien, cet actionner parkinsonien est comme une partie de paintball durant laquelle un sagouin aurait vidé une tasse de verveine tiède dans la gourde de Red Bull qui est censée nous désaltérer. Rageant, quand même…

Guillaume GasEnvoyer un message au rédacteur

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