LA BELLE AFFAIRE
Une attachante comédie sur fond de réunification allemande
Après la chute du mur, Robert perd, comme beaucoup d’autres, son travail dans l’usine est-allemande du quartier. Avec sa femme Maren et des voisins, ils remarquent que des camions de l’armée font d’étranges allers-retours vers une galerie souterraine. Intrigués, ils décident de s’introduire dans la forteresse et découvrent des salles entières de billets de banque de la RDA qui ne vaudront plus rien trois jours après…
Lors de l'été 1990, l'Allemagne de l'Est, tout juste annexée par l'Ouest, vit un moment suspendu car les lois de la RDA n'ont plus cours alors que celles de la RFA ne sont pas encore en vigueur. C'est dans cette période charnière que se déroule l'histoire de ces ouvriers, qui en recouvrant une certaine liberté ont aussi perdu leur emploi. Une montagne de billets va venir changer la donne et offrir à tout un immeuble la possibilité de s'en sortir ensemble entre socialisme et capitalisme.
Inspirée par des faits réels, la réalisatrice Natja Brunckhorst (qui, pour l'anecdote, fut l'interprète de Christiane F. dans le film éponyme) construit son film autour d'un triangle amoureux entre Maren, Robert et Volker. Une situation originale autant qu'instable qui sera finalement peu développée tant cette "Belle affaire" est riche en événements. En effet, le film fourmille de petits détails historiques ou non, au point qu'on perde parfois le fil du récit. Dommage que celui-ci ne se concentre pas davantage sur le personnage principal de Maren, trop souvent éclipsé par les autres rôles, alors que c'est elle qui trouve toutes les solutions.
Néanmoins, malgré ses quelques faiblesses de narration, "La Belle Affaire" remplit parfaitement le contrat du feel good movie communautaire, avec en bonus, un instantané de ce moment incroyable où l'Allemagne fut réunifiée pacifiquement. De ce côté-ci du Rhin, rares sont les fictions qui relatent cette période clé et c'est toujours passionnant de découvrir tous les tenants et aboutissants d'un tel événement sur une population, qui du jour au lendemain, ont découvert un autre monde sans bouger de chez eux.
Gaëlle BouchéEnvoyer un message au rédacteur
