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L'INNOCENT

Un film de Louis Garrel

Une comédie burlesque enthousiasmante sur fond de polar

Abel est très proche de sa mère. Alors, forcément, il a un peu de mal à accepter que celle-ci soit sur le point d’épouser un homme qui est en prison. Et lorsqu’il rencontre ce fameux Michel, il est persuadé que quelque chose de louche se trame…

L'innocent film movie

Lorsque Louis Garrel s’est retrouvé face au parterre prestigieux de la projection spéciale du 75ème anniversaire du Festival de Cannes, le jeune réalisateur semblait presque intimidé. Comme si son film, d’apparence simpliste, n’était pas à la hauteur d’un tel événement. Et il est vrai que présenter une comédie légère devant une salle aussi exigeante pouvait s’avérer un pari risqué. Mais le cinéaste a mûri, son cinéma ne se limite plus aux pérégrinations de bobos parisiens (d’ailleurs l’intrigue ne se passe même pas dans la capitale) mais continue à explorer ses sujets de prédilection : l’amitié, l’absence du père, les liens qui unissent une famille...

Dans son premier long métrage, "Les Deux amis", les protagonistes s’amourachaient d’une femme fraîchement sortie de prison. Ici, l’amour va naître directement au sein du pénitencier. Mais ce n’est pas Abel (prénom systématique du personnage incarné par Garrel) qui va être frappé mais sa mère, une énième fois. Sauf qu’il en est sûr, il se trame quelque chose de pas net, ce Michel est trop parfait pour n’avoir rien à cacher… Débute alors une jolie comédie, douce et délicate, qui célèbre aussi bien la vie et ses inattendus que la fiction en tant que telle, la puissance de l’imagination.

Reposant sur un scénario brillant (en témoignent les séquences du cours de théâtre improvisé et du dîner), "L’Innocent" est une belle surprise, une œuvre grandement autobiographique par laquelle son auteur affirme sa voix, entre tendresse et poésie loufoque. Si le film est une telle réussite, c’est aussi grâce aux acteurs, notamment la toujours parfaite Anouk Grinberg et la drôlissime Noémie Merlant qui resplendit en sidekick complètement déjantée. Avec ce plaisir communicatif, il n’y avait aucune raison de s’inquiéter pour Louis Garrel, sa réalisation avait largement sa place dans le Grand Théâtre Lumière.

Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur

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