L'IMAGINAIRE

Un film de Yoshiyuki Momose

Les amis imaginaires sont à la mode

Rudger est né dans un monde imaginé par Amanda, 10 ans. Il est son ami imaginaire, et personne ne peut donc le voir. Il a promis de ne jamais disparaître et elle de toujours l’aider. Ensemble, ils s’inventent des aventures extraordinaires, qui sortent rarement de la chambre d’Amanda. Mais avec l’âge les enfants oublient leurs amis imaginaires, et Rudger se retrouve soudain seul. Aidé par un mystérieux chat, il arrive dans la Ville des Créatures Imaginaires , où il est accueilli par Emily…

Sortie le 05 juillet 2024 sur Netflix

Présenté en compétition officielle du dernier Festival d’Annecy, "L'Imaginaire" est le nouveau long métrage du Studio Ponoc, signé Yoshiyuki Momose ("Modest Heroes"), et qui sera disponible début juillet sur Netflix. La thématique des créatures imaginaires (les monstres de "Monstres et Cie" par exemple) ou celle des amis imaginaires (voir le récent "Blue et Compagnie") n’est pas nouvelle au cinéma. Pas plus celle de l’enfant qui grandit et oublie ce qui a accompagné son enfance, à commencer par "Peter Pan" ou "Toy Story", ou même, dans une forme de variante "Big", avec Tom Hanks. L’originalité ici, est de faire de l’ami imaginaire le personnage principal, qui une fois seul, va tenter de revoir une dernière fois celle dont il était le complice des aventures.

Le film s’ouvre d’ailleurs dans un tourbillon d’imagination, avec une longue scène où des paysages se forment, la pluie s’écoule à l’envers, et Rudger et Amanda ont affaire à un géant et un oiseau. Le contexte est ensuite posé d’un père disparu, et d’une fermeture annoncée de la librairie de la mère d’Amanda (les lieux sont remplis de cartons...), celle-ci interrompant une autre rêverie impliquant glace, traîneau, yéti, sapin de Noël géant... Comme pour signaler qu’il est temps de passer à du sérieux, en laissant derrière les amusements. Apparaît alors la menace, qui sera le facteur suspense de ce conte par moments un peu fouillis : un homme étrange qui enquête sur les enfants, accompagné d’une fille aux cheveux noirs qui est invisible pour les adultes.

Doté d’un peu de nostalgie, ne cachant pas la possible disparition de certains « amis imaginaires » (le petit robot du voisin d’en face...), le film retrouve un certain dynamisme avec l’arrivée de Rudger dans la cité des Créatures Imaginaires. D’autant qu’un peu de fantaisie est alors au programme, avec le personnage mystérieux de ZinZan le chat, et toute une troupe de créatures étranges (hippopotame géante rose, petit squelette, amis assortis de Picasso, Shakespeare ou Beethoven...), et les changements d’aspects quotidiens de la ville. Malheureusement certains passages, dialogués à l’excès viennent un peu plomber le rythme, même si l’histoire se meut en une course contre la montre où il est question à la fois de lien indéfectible, d’accepter d’être oublié et d’être utile pour quelqu’un d’autre, mais surtout de savoir dire « au revoir ». Rien de très neuf dans tout cela certes, mais la qualité de l’animation est clairement au rendez-vous.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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