L'AMANT DE LADY CHATTERLEY
Une histoire d’amour qu’on aimerait vivre
Revenu de la Première Guerre mondiale à moitié paralysé, Sir Clifford Chatterley décide d’emménager avec sa jeune épouse Constance – dite Connie – à la campagne, dans la demeure familiale. Privée d’une vie amoureuse épanouie et se sentant de plus en plus isolée, Connie passe le plus clair de son temps seule à faire de longues promenades dans la bruyère anglaise, jusqu’au jour où elle rencontre Oliver Mellors, le garde-chasse du domaine. Une liaison passionnelle commence alors entre eux…
Sortie le 2 décembre 2022 sur Netflix
C’est l’hiver et vous avez froid dans votre petit appartement en ville où il n’y a même pas de cheminée pour allumer des feux de bois romantiques ? Alors peut-être le visionnage de "L’Amant de Lady Chatterley" sorti sur Netflix en décembre saura – entre autres choses - vous réchauffer un peu le cœur. C’est une histoire indémodable, une histoire sur laquelle on fantasme quand on s‘ennuie un peu dans son couple ou dans son célibat : une jeune femme isolée dans une campagne sublime, malheureuse dans son mariage, tombe sous le charme du beau garde-chasse du domaine et entame avec lui une liaison sulfureuse…
Cette histoire, c’est celle écrite par D.H Lawrence en 1928 et adaptée depuis de nombreuses fois par la télévision et le cinéma européen. Cette fois donc, c’est au tour de la réalisatrice française Laure de Clermont-Tonnerre, dont c’est le deuxième long-métrage après "Nevada" ("The Mustang"), de s’y coller, pour un résultat plutôt réjouissant. La réalisatrice nous propose ainsi de suivre cet éveil amoureux et sexuel au travers du regard d’une femme bien d’aujourd’hui (malgré un récit situé dans l’entre-deux-guerres), soit une femme se rebellant contre la charge mentale qu’elle s’est imposée en pensant qu’elle était comprise dans les termes de son mariage, et une femme qui connait mieux que personne ses besoins et ses désirs.
Rien n’est trop beau pour faire rêver un peu le public, et le film coche cependant à cet effet certaines cases faciles : l’idéalisation de la bruyère anglaise, si hospitalière aux histoires d’amour naissantes, ou cette grande coïncidence qui veut que nos deux amoureux aux corps parfaits partagent autant de centres d’intérêts tout en étant, sur le papier, si éloignés l’un de l’autre. Mais qu’importe, tant De Clermont-Tonnerre filme bien et la passion et la tendresse, et que la complicité à l’écran fonctionne entre les deux interprètes principaux (Emma Corrin, la Lady Di de "The Crown", et Jack O'Connell).
Viennent s’ajouter à tout cela une belle musique originale écrite par Isabella Summers (alias Isa Machine du groupe Florence + the Machine) tout en violons tour à tour dramatiques puis doux comme du miel, et une scène d’amour sous la pluie, ridicule et sincère comme en vivent les vrais amoureux. En bref, une comédie romantique réussissant son pari : nous faire espérer que tout se termine bien pour nos deux héros.
Amande DionneEnvoyer un message au rédacteur
