KINGDOM OF HEAVEN
N’est pas Gladiator qui veut
Après la mort de sa femme, un forgeron accepte la proposition de son père, récemment découvert, et le suit à Jerusalem. En chemin, le paternel décède et le jeune homme se retrouve à défendre des terres, pris entre des intérêts contradictoires, avec d’un côté un Roi mourant et pacifiste, et de l’autre, des templiers avides de guerre…
Il y a quelques années, Ridley Scott revenait sur le devant de la scène avec un péplum d’une modernité formidable, mettant en avant une force de la nature au puissant charisme : Russel Crowe. Et Gladiator fut un film épique, aux enjeux dignes d’une tragédie grecque : parricide, inceste, rivalités de pouvoir, amour contrarié, deuil, esclavage, bannissement… Alors on s’étonne peu que Kingdom of Heaven tente de jouer sur les mêmes éléments. Sauf qu’ici les rouages semblent un peu grippés.
D’une part le temps d’installation, avec la présentation des divers personnages semble très long, rendant du même coup l’évitement de certaines batailles et donc scènes d’action très décevant. Car la montée d’une certaine tension est finalement anéantie par de longs dialogues créant des temps morts, et par le manque de souffle épique. On se surprend d’ailleurs à ricaner face à certaines lignes, trop isolées du reste du récit, et paraissant trop modernes (la conclusion notamment, même si le message de paix est louable).
L’esthétique du film, impeccable, ne suffit pas à provoquer un intérêt pour l’ensemble de l’histoire. Et contrairement à ce que l’on pouvait craindre, la jeunesse et le visage de gentil d’Orlando Bloom ne relèvent pas de l’erreur de casting. Abîmé par son deuil initial, son personnage est finalement assez crédible, prenant de la bouteille au fil du récit. Un film aux allures décousues, qui restera une belle déception.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur