KING
Petit prince plutôt que roi de la forêt
Un lionceau, prisonnier d’un trafic d’animaux, réussit à s’échapper de l’aéroport pour trouver refuge au sein du foyer d’Inès et Alex. Les deux adolescents vont alors avoir une idée ubuesque : ramener la bête en Afrique ! Et dans cette quête, ils vont pouvoir compter sur leur fantasque grand-père…
Si David Moreau ("Ils", "20 ans d’écart") ne s’était encore jamais attaqué au récit familial d’aventure, son dernier métrage, "Seuls", s’intéressait déjà à un groupe d’adolescents. Ici, ils ne sont que deux : Alex et Inès, endeuillés par la mort de leur mère. Alors qu’ils pensaient vivre une journée comme les autres, la fillette découvre un lionceau dans sa chambre. Soit une découverte plutôt rare, vous l’admettrez. Celui-ci ayant réussi à s’échapper d’un trafic où un sort dramatique l’attendait, les deux bambins ont alors une idée tout aussi excentrique : le ramener en Afrique. Tout est possible lorsqu’on a douze et quinze ans ! Et en plus, dans leur quête, ils vont pouvoir compter sur un grand-père déjanté, manière pour lui de renouer avec ses petits-enfants.
Conte sous influence spielbergienne, "King" est un sympathique divertissement, avec son lot de péripéties et de bons sentiments, où l’intrigue n’est que prétexte pour évoquer des émois plus profonds, de la mort à l’absence de figures parentales. Bien plus agréable et maîtrisé que la plupart des récentes épopées animalières (on pense notamment au raté "Poly"), le film excelle lorsqu’il épouse la naïveté et la fougue de ces jeunes protagonistes. Malheureusement, dès que la caméra fixe les personnages secondaires et le monde des adultes, les sous-intrigues viennent polluer l’action de clichés pas nécessaires et de séquences superflues. Dommage car les deux comédiens, Lou Lambrecht et Léo Lorléac'h, nous livrent un joli exercice pour une œuvre qui aurait mérité de rester à hauteur d’enfants.
Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur