KATAK, LE BRAVE BÉLUGA
Récit initiatique et pédagogique
Dans les eaux du fleuve Saint-Laurent, au Canada, vit Katak, un jeune béluga de couleur grise, contrairement à ses camarades qui eux, sont blancs. Tentant toujours de faire ses preuves, au travers d’une course ou en restant le plus longtemps possible sous l’eau, il est toujours raillé par les autres comme étant trop jeune, car il n’a pas encore blanchi. Alors que sa grand-mère tombe malade, il lui dit qu’il va aller chercher celui qu’elle a toujours voulu revoir, grand amour qui avait autrefois affronté l’épaulard dénommé Jack-knife. Alors que celle-ci lui promet de l’attendre, il entâme son voyage vers la Grande Banquise, plus au nord…
Présenté dans la section ouverte à tous publics Annecy s’anime, dans le cadre du dernier Festival international du film d’animation, "Katak, le brave béluga" a le mérite de projeter sur ses deux personnages principaux, des caractéristiques adolescentes, dans lesquels les plus jeunes pourront se reconnaître. Katak est un jeune homme qui voudrait grandir trop vite, toujours à tenter de faire ses preuves. On le découvre d’ailleurs gagnant dans une course, puis tâchant de battre un record d’apnée, exploit sympathiquement commenté en direct par deux otaries. Jack-Lyn, la jeune épaulard, est une ado végétarienne solitaire et incomprise, car comme elle le dit : « comment veux-tu que je me fasse des amis, quand mon père les mange ?! ».
Tous deux vont vivre de belles aventures, au fil d’un road movie aquatique rythmé par de multiples rencontres. Le scénario s’avère ainsi pédagogique, en présentant de nombreuses d’espèces (algues luminescentes, esturgeons, morue, licornes des mer, méduses roses...), mais aussi d’évoquer les différents dangers qui menacent les bélugas : ondes émises par les hélices des bateaux, traque de la part d’épaulards ou d’ours blancs, présence humaine et pollution avec les plateformes pétrolières… Globalement l’animation 3D n’est certes pas originale, mais elle a le mérite de la simplicité des formes, comme d’une certaine harmonie, qu’il s’agisse de représenter le monde sous-marin ou les rivages (rochers arrondis, épave, brume…).
Niveau humour, les plus jeunes pourront apprécier le personnage secondaire de Cyrano, l’esturgeon, toujours la goutte à son grand nez, ou s’amuser à détester Albi, le rival un peu neuneu, capable de rester la langue collée à la glace. Récit d’initiation et de courage, valorisant la famille et l’amitié, "Katak, le brave béluga" est donc aussi un sympathique film écologique, qui s’adresse tout de même aux enfants, voire aux jeunes ados.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur