JUNK HEAD
Un surprenant film d’anticipation tourné en stop motion
Alors que les humains sont devenus incapables de se reproduire, ils lancent une capsule vers les mondes souterrains, espérant trouver des donner pour changer le cours de choses. Là-bas vivent des créatures agressives, et les Murignans, créés par les humains, mais qui se sont rebellés. Dans la capsule se trouve un humanoïde, Parton, qui va se retrouver coupé en plusieurs morceaux à l’atterrissage, suite à un tir de roquette…
L’une des bonnes surprises du dernier Festival de Gérardmer nous est venue du Japon, avec "Junk Head", film tourné en stop-motion, suivant le destin d’un humanoïde rapidement réduit à sa tête, qui se retrouvera ensuite successivement en plusieurs corps. Passant de Dieu à un statut bien moins enviable, celui-ci se trouvera ballotté entre ses protecteurs (les Murignans, des sortes de mutants vivant dans les tréfonds de la planète, et prenant des formes diverses) et des créatures qui tentent de tout dévorer sur leur passage, visiblement inspirées notamment d’"Alien" ou "Dune". Un destin teinté d’ironie, que chacun pourra appréhender grâce aux sous-titres d’une langue inconnue que parlent ici les personnages, qu’ils soient des guerriers en tenue latex, des achinistes à la poitrine opulante et la force hors normes, ou un savant à l’énorme cerveau suivi par un cerveau sur roues.
L’explication d’une partie de l’intrigue ne viendra que progressivement, même concernant la situation départ, alors qu’un souvenir nous permet de découvrir l’apparence de l’humanoïde d’avant le virus qui tua près de 200 millions de personnes. Poursuivi dans des couloirs lors de scènes d’actions épiques, écartelé par des verres dévoreurs, ni le personnage (ni aucun de ses membres) ni ceux qui l’aident ou le poursuivent ne seront épargnés. On appréciera à la fois le côté sexué et décomplexé d’un scénario qui n’épargne donc personne et qui joue avec l’absurdité ou l’impossibilité de certaines situations. L’impressionnante technique d’animation de Takahide Hori, lancée à toute allure, ne pourra qu’épater les fans d’anticipation même les plus sceptiques.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur