JUNE AND KOPI
Faut pas qu’on s’attache ?
Aya récupère une chienne errante et son mari Ale, qui possède déjà un chien nommé Kopi, accepte à contre-cœur qu’elle la garde chez eux. Baptisée June, la chienne a peur des enfants et peut être agressive envers eux. Lorsqu’Aya comprend qu’elle est enceinte, Ale n’imagine pas que June puisse cohabiter avec leur futur enfant…
Sortie le 28 janvier 2021 sur Netflix
Voilà une belle surprise dans l’offre de films familiaux sur Netflix avec cet attachant long métrage indonésien qui évoque avec tendresse l'affection qui peut lier humains et canidés. En gardant toujours à l’esprit que le public-cible est jeune, on excusera volontiers les côtés un peu gnangnans et les faiblesses de la réalisation. On pourra seulement regretter les maladresses de mise en scène lors du climax, qui manque cruellement de profondeur, notamment en termes de direction d’acteurs. On pourrait aussi critiquer le côté un peu macho du père, mais il faut convenir que c’est assez limité, que le personnage se rattrape toujours assez vite et qu’il est sans doute très progressiste au regard de la culture indonésienne.
Alors laissons-nous aller avec ce joli petit film sans prétention, qui propose aussi quelques idées sympathiques, comme la scène imaginant un vrai dialogue entre Kopi et la tante Ika – au passage, Tj Ruth, qui interprète ce personnage, a un vrai potentiel humoristique. On aimera également la façon dont on découvre le personnage de June, d’abord en vue subjective jusqu’à ce qu’elle croise sa future maîtresse, Aya. Ensuite, les idées les plus farfelues passent comme une lettre à la poste, tant la fraîcheur dominante nous permet d’avaler quasi n’importe quoi !
Ainsi, on se fiche totalement du manque de crédibilité quant à la capacité de June à rejoindre la petite famille quand celle-ci part en vacances à des dizaines de kilomètres ! Car l’important est également ailleurs, dans ce lien presque magique que peuvent tisser des chiens avec des êtres humains. C’est en cela que le film est émouvant, sans éviter la question douloureuse du deuil, abordée à plusieurs reprises – et d’ailleurs également sous-entendue au début à un tout autre niveau, quand la chambre d’enfant et la photo d’une échographie nous font comprendre que le couple a d’abord perdu un premier bébé.
Au final, "June & Kopi" (dont le titre laisse toutefois croire que les deux chiens auront un rôle équivalent alors que Kopi est un protagoniste bien plus secondaire) est un film à la fois drôle et touchant, qui peut faire fondre même celles et ceux pour qui la relation humain-animal est un intérêt mineur (c’est le cas de l’auteur de ces lignes), pour peu qu’on soit un peu sentimental.
Raphaël JullienEnvoyer un message au rédacteur