Festival Que du feu 2024 encart

JUILLET AOÛT

Un film de Diastème

Un diabolo menthe sans bulles

Fin juin, Joséphine et sa petite sur Laura s’apprêtent à partir en vacances. Enfants de divorcés, les jeunes filles vont passer le mois de juillet à Antibes avec leur mère et le mois d’août à Pontrieux (Bretagne) avec leur père…

À 14 ans, Laura ressemble encore à une petite fille. Véritable tête brûlée, elle ne perd pas une occasion de se faire remarquer entre blagues potaches et comportements effrontés. À l’inverse, sa grande sœur Joséphine rayonne de sagesse. Intelligente et posée, on lui donnerait le bon Dieu sans confession et pourtant… il faudra une petite amourette de vacances pour transformer la jeune fille réfléchie en naïve ingénue, capable de commettre bien pire que les facéties de sa petite sœur.

Sur le fond, suivre ces deux jeunes sœurs dans leur périple parental aux antipodes de l’hexagone était prometteur. Les films de vacances ont cela de charmant qu’il permet de jolis portraits de famille entre émancipation et insouciance retrouvée. Les liens rompus à la routine de l’année scolaire se retissent le temps d’un barbecue ou d’une partie de tarot et les rencontres de vacances ouvrent souvent de nouveaux horizons. Pour Laura et Joséphine, les vacances sont aussi l’occasion de redevenir complices et soudées face aux choix que leur imposent leurs parents. Les mésaventures financières du beau-père, la grossesse surprise de leur mère ou les déconvenues amoureuses de leur père, forcément ça rapproche.

Malheureusement, Diastème va petit à petit délaisser la séduisante chronique familiale au profit des mésaventures de Joséphine. « L’affaire du collier » prend alors toute la place rabaissant le film à un simili polar sans surprises. On aurait tant aimé que le réalisateur s’attache à ses deux jeunes sœurs comme il l’avait fait pour Marc, le héros de son précédent film "Un Français". Un film d’une puissance incroyable à la fois pudique et percutant sur la triste destinée d’un gamin de banlieue embrigadé par des groupuscules d’extrême droite. Ici son talent de narration se distille dans un film presque choral où tous les personnages sont logés à la même enseigne. Une petite déception pour cette oeuvre, qui sur le papier s’annonçait comme le parfait teaser d’un été chaud et ensoleillé où il fait bon se rafraîchir quelques heures dans les salles obscures.

Gaëlle BouchéEnvoyer un message au rédacteur

Laisser un commentaire