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JUDAS AND THE BLACK MESSIAH

Un film de Shaka King

Chronique d'un assassinat

William O’Neal est un voleur de voiture. Arrêté par la police à la suite d’un vol, il lui est proposé -afin d’éviter la prison- de devenir un indicateur pour le FBI au sein l’antenne du Black Panthers Party de l’Illinois, ceci afin de se rapprocher de leur président Fred Hampton. Il accepte la mission…

Judas and the black messiah film movie

Sortie en avant première le 24 avril 2021 sur Canal+ Premiere
Sortie en achat digital – EPK le 28 avril 2021

"Judas and the Black Messiah" revient sur l'infiltration de William O’Neil au sein de la section de l'Illinois du Black Panther Party qui aboutira à l'assassinat de son leader, Fred Hampton le 4 décembre 1969 par le FBI (un assassinat dicté par J. Edgar Hoover, directeur du FBI de l‘époque). Le long-métrage de Shaka King alterne ainsi entre deux trajectoires : celle de William O'Neal et celle de Fred Hampton.

Le scénario aborde le combat politique mené par Fred Hampton (sans négliger son histoire d'amour) : plus qu'un simple leader au sein du Black Panther Party afin de défendre les afro-américains, il s'impose comme un rassembleur charismatique - à l'image d'un messie - des laissés pour compte, peu importe leur couleur de peau, face à l’État capitaliste et policier. Daniel Kaluuya livre une interprétation solide dans le rôle de Fred Hampton. D'ailleurs, ce charisme est magnifié dans les scènes de discours, quant au côté messianique il apparaît via la trajectoire de Fred Hampton. Il devient en effet petit à petit l'homme à abattre pour le FBI, car pouvant menacer la sécurité intérieure des États-Unis, au travers de sa capacité à fédérer et à prôner la révolution culturelle. Le long-métrage réussit à capter l’impossible dialogue entre un État policier et ces groupes révolutionnaires d’extrême-gauche, qui ne prend place que dans la violence.

Mais le long-métrage est avant tout l'histoire d'une trahison, celle de William O’Neal (Lakeith Stanfield convaincant), le Judas du titre, envers Fred Hampton. Le scénario met en avant la prison que devient cette mission d’infiltration et le fait qu’il soit une marionnette dans les mains du FBI, le mettant peu à peu face à des dilemmes personnels entre un attachement progressif au combat politique mené par Hampton et sa mission d'infiltration pour éviter de terminer en prison. D'ailleurs il sera hanté par cet acte jusqu'à la fin de sa vie.

Toutefois, on pourra regretter que le scénario, de par sa multiplicité de points de vue, ne parvienne pas totalement à développer le personnage de Roy Mitchell ainsi que les personnages féminins comme celui de la compagne de Fred Hampton. La mise en scène est efficace dans l’ensemble mais pèche par moment dans les scènes d’action ou de tension.

"Judas and the Black Messiah", malgré sa construction classique, peut s’appuyer sur un solide casting à l’interprétation irréprochable et sur un scénario intéressant. Ce long métrage de Shaka king constitue un parfait second programme avec "Les Sept de Chicago", dans lequel le personnage de Fred Hampton apparaît et son assassinat est évoqué.

Kevin GueydanEnvoyer un message au rédacteur

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