JOY DIVISION
Biographie décevante d'un groupe légendaire
Après le film retraçant la courte vie de Ian Curtis, chanteur emblématique du groupe Joy Division, il n'est pas surprenant de voir débarquer ce documentaire dans les salles obscures. Surfer sur un succès est toujours un risque moins grand, que de partir de zéro. C'est le pari qu'a fait Grant Gee.
C'est donc avec la formation initiale, dont Ian ne faisait pas encore partie que le documentaire commence, tout en plaçant également le contexte historique de la ville ouvrière de Manchester. Tour à tour, les 2 plus charismatiques des membres de l'actuel New Order (groupe qu'ont formé les membres de Joy Division, après la mort de Ian) décrivent leurs débuts, leurs influences, leurs rencontres... le tout sur fond noir, et en alternant plan fixe sur les interviewés et images d'archives de villes du nord de l'Angleterre. Ensuite viendront s'ajouter de nombreux témoignages : Debbie, femme de Ian, manager, producteur, la célèbre maîtresse Annick, etc. Cette multitude d'intervenants faisant rapidement perdre le fil aux spectateurs qui se demandent qui sont tous ces gens, tant ils sont nombreux, et tant le réalisateur assume que les spectateurs les reconnaîtront tous et retiendront nom et fonction de chacun.
Nul choix n'est donc laissé aux spectateurs que de simplement suivre le récit, sans savoir qui lui parle. L'Histoire de Joy Division s'écrit donc au fil des minutes, interviews ponctuées de quelques images d'archives, plus ou moins rares, mais tellement anecdotiques, que l'on se lasse rapidement de cette « parlote sans illustration ». D'autant plus que l'on sent que les anciens membres du groupe sont assez détachés de ce qui leur est arrivé, et de ce que Ian a fait ; certes c'était il y a 30 ans, mais qu'ils qualifient cette tragédie d'inévitable ou d'imprévisible, on sent bien que de l'eau a coulé sous les ponts et que la vie a continué après Ian Curtis.
Globalement, ce documentaire est intéressant mais n'apporte pas grand chose, et ne semble pas assez fouillé et s'avère esthétiquement si pauvre que même un propos intéressant est difficilement défendable avec une telle forme.
Véronique LopesEnvoyer un message au rédacteur