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LE JOUR D'APRÈS

Un film de Hong Sang-soo

Un Hong Sang-soo anecdotique qui crucifie la lâcheté masculine

Une femme déjeune avec son mari. Constatant qu’il est plutôt calme et qu’il a maigri, elle lui pose la question concernant une potentielle liaison. Lui évite de répondre, se contentant d’un rire amusé. Éditeur, il engage une nouvelle employée, à la fois jeune et jolie, qui va bientôt subir le courrou de sa femme…

Avec ce troisième film pour l'année 2017 (Hong Sang-soo avait un film a Berlin pour lequel son actrice a remporté un prix, et deux films à Cannes), le réalisateur coréen réussit une charmante chronique en noir et blanc autour d'un éditeur qui embauche une nouvelle employée en remplacement de sa maîtresse, et dont la femme découvre la liaison. Usant de son dispositif habituel, homme et femmes échangeant à table autour de verres d'alcool (ici du Saku et non du Saké), l'auteur met avant tout en avant des numéros d'acteurs et actrices, badinant autour du sentiment amoureux et ici de la notion de fidélité.

N'en finissant plus de décliner sa propre histoire (le scandale de sa liaison avec une fameuse actrice), il s'intéresse ici particulièrement à la lâcheté masculine et aux mensonges dans lesquels les amants se complaisent, sans aucune vergogne. C'est ainsi que les trois personnages féminins qui gravitent autour de cet homme, calculateur nonchalant, vont tour à tour subir une forme d'humiliation. Sans drame réel, ce vaudeville distille au contraire un esprit légèrement cynique et presque réjouissant, loin de tout jugement, et surprend par l'évolution du rôle de la maîtresse. Au final cela donne un joli film, nimbé dans un noir et blanc élégant, mais dont la portée reste presque anecdotique. C'est peut être d'ailleurs ce qui explique son absence au palmarès d'un Festival de Cannes où il a connu un vrai triomphe.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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