JOSÉ
Vers une vie meilleure
Au Guatemala, José vit avec sa mère et hale les voitures dans la rue pour le restaurant où il travaille, remettant aux clients leur commande directement dans leur véhicule. Branché sur son portable dès qu’il capte un réseau wifi, il rencontre occasionnellement des hommes avec lesquels il a des relations furtives…
Portrait d'un jeune homosexuel guatémaltèque, obligé soudainement de choisir entre sa responsabilité familiale et les perspectives d'une vie à deux, hors de la clandestinité habituelle, "José" est un drame de bonne tenue. Faisant intelligemment contraster le bruit et le caractère grouillant de la ville, avec les moments d'intimité physique, Li Cheng met en avant la tendresse de ces moments, construits comme des parenthèses bienfaitrices (un moment intime, une balade érotique à moto, un baiser échangé dans un champs de maïs...).
Suggérant à la fois l'omniprésence de la religion (une procession impressionnante, une messe en chansons...) et le poids de la famille (la mère qui semble savoir, prie pour lui...), le metteur en scène décrit un contexte pesant, évoquant avec subtilité le fait que d'autres, avant, ont aussi eu à le subir. Avec en miroir la recherche autour d’un grand père disparu, c'est la violence de toute une société qui est dénoncée, au travers de ce portrait sans concession.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur