Festival Que du feu 2024 encart

JONCTION 48

Un film de Udi Aloni

Les conflits resurgissent très vite !

À Lod, la vie dans cette ville limitrophe de Tel Aviv est rude. C’est ce dont parle les raps de Kareem qui rêve de percer dans le milieu et enfin pouvoir épouser sa belle Manar dont il est fou amoureux. En attendant il enchaîne les performances live avec ses potes Amir et Talal. C’est lors d’un concert en territoire Israélien qu’il rentre en conflit avec deux autres rappeurs prônant la supériorité d’Israël face à la Palestine. Dans le même temps la maison de l’un de ses meilleurs amis est menacée d’être détruite par le gouvernement souhaitant édifier à sa place un musée de tolérance...

Udi Aloni est un réalisateur israélien connu pour son engagement pour la cause palestinienne ("Forgiveness") et qui n’a pas hésité à qualifier son propre pays de fasciste lors du Festival de Berlin l’an dernier. Il revient cette fois avec l'histoire d’amour de deux jeunes artistes hip-hop combattant l’oppression sioniste à travers leur art. Ces deux jeunes, Kareem et Manar, et quelques autres constituent le portrait d’une génération de palestiniens cherchant la normalité à travers leur amour et la musique. Malheureusement, dans un contexte de conflit perpétuel, la moindre étincelle suffit à mettre le feu aux poudres.

Interprété par le rapper Tamer Nafar qui a également co-écrit le scénario avec Oren Moverman (réalisateur de "The Messenger", co-scénariste de "Love & Mercy"), le personnage de Kareem aspire à devenir un artiste reconnu et à se marier avec sa compagne et chanteuse Manar, interprétée par la magnifique Samar Qupty. Mais les confrontations avec les rappers nationalistes israéliens, les policiers foncièrement racistes, la famille intégriste de Manar et les lois discriminantes du gouvernement pour les habitants arabes sont autant d’embûches pour le couple. Ils n'en restent pas moins deux être attachants, portés par deux jeunes acteurs très convaincants. Ce sont par ailleurs ces derniers, grâce à leur énergie et leur musique, qui atténuent les nombreux défauts du film tels que le caractère un peu manichéen et caricatural du reste des personnages ainsi qu’un montage plutôt mollasson.

Alexandre RomanazziEnvoyer un message au rédacteur

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