JEUX D'ETE

Inspiré du vécu du réalisateur, qui à l’âge de dix ans, avait vu son père terrifier sa famille par des accès de colère, « Jeux d’été » est le témoignage personnel de cette partie de son existence que Rolando Colla a toujours voulu comprendre. Loin du quotidien générateur de tensions, les familles trouvent, le temps d’un été, un semblant de répit dans les stations balnéaires et autres campings.

Adriana et Vincenzo, les parents du petit Nic, y voient même l’ultime chance de sauver leur couple, rongé par les aléas de la vie. Mais le tempérament sanguin et colérique du père, imbibé un soir sur deux, enterre tout espoir de voir renaître la flamme des beaux jours… De son coté, Nic découvre son premier amour en la personne de Marie, une petite suisse, incarnée par l’impressionnante Fiorella Campanella déjà remarquée dans « Le Scaphandre et le papillon ». Ne sachant pas comment l’aborder, l’exemple du comportement violent de son père vis-à-vis de sa mère tend à se reproduire dans ses relations avec ses camarades. Témoin des accès de colères de son géniteur qui ne lésine pas à le corriger, Nic se construit une carapace dans laquelle il ne ressent rien et, le temps d’un instant fait fi de la douleur physique et émotionnelle pour surmonter les situations difficiles.

La mise en scène aérée, sensible, prend le temps et le soin de retranscrire le mal être de Nic et le besoin d’affection de Marie. Ces deux adolescents que tout oppose, mis à part peut-être leurs blessures intérieures, découvrent leurs premiers émois amoureux dans un décors se situant loin de leur quotidien. Quant aux adultes, ils tenteront de mettre leurs tracas et discordes de côté, avec plus ou moins de succès... Globalement, l'ensemble du casting est convaincant et juste et c'est avec une certaine délicatesse que Rolando Colla dépeint ces vacanciers au quotidien si ordinaire pour en faire ressortir la simplicité et la sincérité, en une pellicule remplie d'amertume et de nostalgie.