J'ADORE HUCKABEES
Une bizarrerie difficile à résumer
Une chose est sûre, on ne peut rester indifférent face à une telle œuvre, à l’apparent fouillis, et au ton si singulier. En parallèle à des batailles de pouvoirs, où Jason Schwartzman (Rushmore) exulte en capricieux despote incompris, et où Jude Law (Retour à Cold Mountain, Existenz) donne dans la perversité mesquine et tactique, on assiste surtout à l’affrontement de deux visions de la vie, au travers des relations entre experts. D’un côté, les détectives existentiels (Hoffman et Tomlin), positifs, pensent que tout est lié, actions et personnes, alors que de l’autre, la théoricienne et écrivain (Isabelle Huppert), négative, nie tout libre arbitre et sens de la causalité.
La flopé d’acteurs et actrices semble beaucoup s’amuser à jouer contre emploi et décalage, jusqu’à quasiment perdre le spectateur par moments dans des réflexions drôles mais à la limite de l’absurde. Mais David O Russell a réussi à doser l’importance de chacun, sachant les faire oublier ponctuellement, pour mieux resservir par la suite leur excentricité. On se régale donc de cette longue dissertation collégiale venue du fin fond du cerveau d’un auteur décidément original et inattendu.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur