JACKY CAILLOU
Un sujet principal quelque peu oublié en route
Jacky vit dans la maison de sa grand mère, ses parents étant enterrés à proximité, sous des tas de cailloux qui marquent l’emplacement. Sa grand mère est connue dans la région pour soigner par magnétisme, qu’il s’agisse des humains ou des animaux, comme par exemple des brebis déprimées. Intrigué, lui même tente de guérir un oiseau, sa grand mère étant persuadée qu’il a aussi le don. Un beau jour se présente Elsa, une jeune femme, accompagnée de son père, qui a une tache étrange sur le dos…
Jacky Caillou est donc un premier long métrage prometteur, même s'il a le défaut de vouloir sans doute aborder trop de sujets. En effet, débutant son histoire où le don de la grand-mère en terme de magnétisme et de guérison semble être au centre de l’intrigue, le scénario cosigné entre Lucas Delangle et Olivier Strauss, a tendance au final à partir dans d’autres directions, assumant un côté fantastique peut-être un peu trop marqué. De la thématique de la passation, puisque Jacky semble croire qu’il a le même don, on passe au final trop rapidement à une intrigue relativement proche dans certains de ses rouages de films récents comme "La Nuée" ou "Teddy".
Et au lieu d’un film qui traite de la Transmission et du passage à l’âge adulte on se retrouve donc avec un film fantastique français de plus, qui n’a malheureusement plus la fraîcheur de l’originalité, dans son mélange de cadre rural et de thématiques sociales. Si Lucas Delangle dispose d’un certain don pour la suggestion, en ménageant ses effets tout en développant initialement un monde évocateur inquiétant (les rituels proches de la sorcellerie, le besoin de se « purger »…), il se perd quelque par la suite entre gestion du deuil, droit à la différence, protectionnisme des éleveurs locaux et premiers émois. On guettera cependant son second long avec une certaine curiosité.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur
