J’IRAI MOURIR DANS LES CARPATES
Entre le faux-documentaire et la vraie fiction, une vraie fausse bonne idée !!
Durant l’un de ses nombreux tournages, Antoine de Maximy semble avoir été victime d’un terrible accident. Sa voiture a été emportée dans une rivière, mais aucune trace du corps. Seuls les rushs ont pu être sauvés. Et en les visionnant, Agnès découvre de nombreux indices laissant penser qu’il ne s’agirait pas d’un coup de malchance…
Si son nom n’est pas connu de tous, sa dégaine est, elle, inimitable. Chemise rouge, harnaché de caméras, Antoine de Maximy a pris l’habitude de parcourir le monde, seul, à la rencontre des populations locales. Avec son sourire et son bagout, l’homme n’a qu’un seul but : se faire héberger chez l’habitant et voyager différemment, à son propre rythme et selon les aléas de l’existence. Après plus de 110 pays traversés pour le programme "J’irai dormir chez vous", diffusé sur France 5, le globe-trotteur s’invite sur le grand écran, pour la seconde fois après "J'irai dormir à Hollywood". Entre le mockumentary et le thriller, le film imagine le tournage d’un épisode dont le dénouement serait dramatique. C’est ainsi que s’ouvre cette nouvelle réalisation, sur sa disparition au cœur des Carpates. Comme il le lui avait toujours demandé en cas d’événement tragique, Agnès, sa monteuse, aura la lourde tâche de finaliser cette dernière émission. Mais en faisant défiler les rushs, celle-ci découvre des indices qui laissent penser non pas à un accident, mais bien à un meurtre.
Alternant entre les images récupérées et le déroulé de l’enquête menée par sa collaboratrice elle-même et un officier de police (Max Boublil), le métrage est malheureusement trop tiraillé entre ses deux dimensions, ne réussissant jamais à les unir véritablement. Trop mécaniques et vite redondants, ces allers-retours deviennent une structure narrative écrasante, où la fiction n’a pas la place pour exister, et la pseudo-réalité est en permanence brisée par les incursions maladroites du récit. Ce qui pourrait être un simple défaut de squelette devient bien plus problématique lorsque le néo-cinéaste essaye d’emplir la chair de son projet de saynètes humoristiques. Alors que l’objet télévisuel tire toute sa force du naturel des personnes croisées sur le bord de la route, sa transposition pour le septième Art commet l’écueil de vouloir grossir tous les traits, enchaînant les clichés et les gags faciles. Au point de risquer de décevoir même les fans de la première heure. Dans ces Carpates-là, il n’y a rien à voir !
Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur