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IT FELT LIKE LOVE

Un film de Eliza Hittman

It felt like there are not enough movies like this one

Lila, quatorze ans, vit l’éveil des sens et la recherche du sentiment amoureux. Elle va porter son dévolu sur Sammy, beau jeune homme qui ne semble pas la remarquer…

L'adolescence et ses premiers émois est un thème déjà bien ressassé au cinéma. La réalisatrice Eliza Hittman, pour son premier film, nous en livre cependant une vision digne d'intérêt, sensible mais sans compromis, et surtout, toujours juste. La raison de cette justesse tient à la compréhension de cette période cruciale de l'existence que constitue, souvent brutalement, la fin de l'enfance. L'enjeu n'est pas pour la jeune héroïne de perdre à tout prix sa virginité pour pouvoir s'autoproclamer adulte. Il s'agirait là d'une conséquence purement « biologique ». Non, la jeune Lila deviendra adulte si les autres la considèrent comme tel.

C'est donc bien le regard des autres, leur reconnaissance, que Lila cherche à conquérir. L'influence silencieuse de son amie Chiara joue en ce sens un rôle important, celle-ci fricotant en permanence avec son boyfriend en rut, sous les yeux de Lila. Par identification, la jeune fille va donc chercher un partenaire équivalent et le trouver en la personne de Sammy, beau jeune homme rencontré à la plage. Sauf que lui ne comprend pas ou ne veut pas répondre aux attentes de Lila. Et c'est là la confrontation violente de deux mondes qui s'opposent, celui d'une adolescente cherchant à s'émanciper et celui d'un homme déjà bien "initié" dont la conception amoureuse se résume aux coups d'un soir et aux films porno. Lila, mentant aux autres ou à elle-même, va prétendre faire partie de ce monde-là. En cherchant à grandir d'un coup, trop vite donc, elle va rentrer à sa façon dans le monde des adultes.

C'est peut-être ce que suggère le titre du film, la difficulté de définir ce qu'est l'amour, puisqu'on peut faire l'amour sans amour, ou ressentir l'amour sans le faire... Par une mise en scène sobres, des dialogues épurés et la prestation en simplicité de ses jeunes acteurs, Eliza Hittman livre une œuvre faussement banale et réellement poignante sur le passage à l'âge adulte.

Rémi GeoffroyEnvoyer un message au rédacteur

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