ISLAND ETUDE

On était forcément intrigué par ce voyage initiatique sur les traces d’une cycliste sourd qui allait nous emmener dans un tour culturel et visuel de l’île de Taïwan. C'est tout au moins la présentation qu'avait pu faire de son film, le réalisateur, présent à Deauville Asia 2009, où le film était présenté en compétition. Chapitré à compter du deuxième jour de périple, « Island Etude » n'a rien d'une approche anthropologique et on se lasse très vite des rencontres anodines de notre cycliste, comme des touches culturelles bien pauvres qui s’ajoutent ponctuellement sans aucun éclairage. Du coup, le spectateur occidental s'égare au détour d'un chemin, emporté par la magnifique photos, et les quelques paysages attrayants.

Le film s’adresse peut-être à des personnes déjà documentées sur Taïwan. Alignant pourtant de jolis plans larges sur la mer, des aperçus des paysages du pays, « Island Etude » ne fournit pas pour autant une variété de points de vue évidente, qui donnerait envie d’air frais et de voyage. Le scénario, si tant est qu'il y en ait un, s'embourbe rapidement, à force de répétitions et d'une volonté minimaliste d'incongru. Et on finit par se demander où veut bien en venir l’auteur de cette pâlichonne et sans surprise carte postale. Sans intérêt.