LES INVINCIBLES
Consternant...
Momo désespère sa mère qui ne supporte plus de le voir passer son temps à jouer aux boules et à multiplier les petites combines avec son ami de toujours, Jacky. Mais lorsque un immense tournoi de pétanque est organisé, avec 500 000 euros à la clé, les deux compères y voient l’occasion de sortir de la galère, et pour Momo, le moyen de prouver à tout le monde qu’il est un grand champion…
Si Frédéric Berthe n’est pas encore connu du grand public, ses deux dernières comédies, "R.T.T." et "Hollywoo" ont pourtant été de francs succès. Poursuivant dans cette veine humoristique, le cinéaste plonge cette fois-ci dans l’univers peu orthodoxe de la boule de pétanque, en suivant Momo, grand adolescent de quarante ans, qui n’a jamais oublié son rêve de devenir un champion de pétanque. Et lorsqu’un homme d’affaires décide de moderniser ce sport en créant le « World Petank Tour », notre protagoniste y voit le meilleur moyen de réaliser son obsession d’antan.
Malheureusement, très rapidement le long-métrage s’embourbe dans une spirale de gags ratés et répliques extrêmement lourdes difficilement justifiables. "Les Invincibles" possède, toutefois, le mérite de nous remémorer un « humour » qu’on ne pensait plus exister, avec des saynètes déjà vues un million de fois, et des grands seaux de clichés en tout genre, pastilles racistes et sexistes étant au rendez-vous. Avec la lourdeur d’un pachyderme, le film cherche à dénoncer le racisme quotidien avec une telle maladresse qu’elle en devient risible – et il faudra s’en contenter, car les rires seront une denrée rare durant ces éternelles quatre-vingt-dix minutes.
Au milieu de ce nanar boulistique, seuls Virginie Efira et Gérard Depardieu, dont son autodérision permet d’offrir au métrage sa seule scène désopilante et divertissante, semblent ne pas sombrer. Si traiter de l’intégration par le prisme de la pétanque bénéficiait d’une originalité indiscutable, le scénario, d’une qualité consternante et aux enjeux inexistants, fait basculer l’ensemble dans tous les écueils du genre. Finalement, la comédie s’est avérée être un beau traquenard, et c’est nous qui ressortons avec les boules, seule ironie du métrage.
Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteurBANDE ANNONCE