INTO THE BEAT
De chouettes chorégraphies mais c’est tout !
Katya est la fille d’un célèbre danseur classique. Elle-même promise à une brillante carrière de ballerine, elle découvre par hasard la danse hip-hop et tombe à la fois sous le charme de cet univers et de Marlon…
Sortie le 16 avril 2021 sur Netflix
Autant être aller droit au but : il n’y a aucune subtilité ni originalité dans cet énième film de danse pour ados ! Le scénario et la mise en scène font preuve d’une franche maladresse dans la construction du récit comme l’évolution des personnages, tout en enfilant les clichés. On a donc droit à une trame déjà vue mille fois, dont tous les rebonds sont grossiers. Parmi les pires ingrédients, citons la scène de rencontre d’un ridicule atroce, avec ce stéréotype de la jeune fille en fleur tombant sous le charme d’un bel inconnu ténébreux, mystérieux et arrogant (du moins au premier abord car il devient rapidement super cool !), ou encore un duo de personnages secondaires, Jo et Pepper, qui déversent leurs pitreries balourdes façon Laurel et Hardy des banlieues, ce qui est férocement embarrassant.
Et que dire de la façon dont danses classique et hip-hop sont présentées ? La première est forcément engoncée dans un traditionalisme oppressant et autoritaire, alors que la seconde est une garantie de liberté, d’ouverture et d’épanouissement. Doit-on préciser qu’il s’agit d’un hip-hop édulcoré et hype, et que le film évite de s’aventurer dans des banlieues populaires ?
L’une des rares idées intéressantes se trouve dans un détail de la scène durant laquelle Katya comprend que son amoureux est un orphelin vivant en foyer : Marlon collectionne des objets trouvés dont il ne connaît pas plus l’histoire que la sienne propre ? Malheureusement, les scénaristes n’ont pas trouvé beaucoup d’idées comme celle-là pour apporter plus de consistance à leurs personnages.
Au final, "Into the Beat" vaut seulement le coup pour les chorégraphies, qui sont heureusement réussies et entraînantes… mais qui donnent franchement plus envie d’aller voir un spectacle sur scène que de devoir supporter ce film niais.
Raphaël JullienEnvoyer un message au rédacteur