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Sortie le 3 novembre 2023 sur Netflix

Initialement sportif de haut niveau (escalade et ski freeride) et photographe, Jimmy Chin est ensuite passé à la réalisation de documentaires sur les sports extrêmes avec sa compagne, Elizabeth Chai Vasarhelyi, le duo signant notamment "Free Solo" en 2018 sur l’ascension du célèbre El Capitan en solo intégral par Alex Honnold (ils ont également coproduit "14 x 8000"). Voilà donc que le duo franchit le cap de la fiction pour mettre en scène une histoire vraie du sport extrême : les différentes tentatives de traversée à la nage entre Cuba et la Floride par Diana Nyad à plus de 60 ans.

Le sujet est intrinsèquement prenant et, même si on connait ou devine l’issue, on se laisse prendre par l’enjeu et la folie du projet de cette sexagénaire. Cela ne tient pourtant pas à la réalisation qui ne sort que brièvement d’un académisme rendant l’ensemble souvent prévisible et répétitif, donc potentiellement ennuyant. Du côté de la mise en scène, les seules idées un peu intéressantes concernent ainsi les scènes d’hallucination du personnage (avec des sortes d’étoiles filantes multicolores puis avec un Taj Mahal fantasmé sous l’eau) et la manière dont le film imbrique parfois la reconstitution et les images ou sons d’archives (ce qui n’est pas nouveau, mais plutôt réussi ici). Inversement, on regrettera les flashbacks boursoufflés alors qu’ils permettent d’aborder en filigrane des thématiques intéressantes mais trop délaissées (notamment les agressions sexuelles du coach quand elle était ado).

Comme l’héroïne a parfois un côté tête à claques avec son égocentrisme et son caractère bien trempé, le risque d’une absence d’empathie est également important ! Heureusement, le duo formé par Annette Bening et Jodie Foster apporte l’atout essentiel pour éviter la désaffection : la force de leur relation – deux ex-conjointes devenues amies inséparables – est à la fois palpitante et émouvante. À leurs côtés, les autres personnages sont plus lisses, à l’exception de celui incarné par Rhys Ifans, que l’on peut voir comme une sorte de pendant masculin de Nyad car ayant lui aussi un fort caractère cachant une grande sensibilité.

Au final, malgré la forme très classique, on peut donc se laisser porter par le courant pour savourer cet exploit… tout en gardant à l’esprit que cette histoire est romancée dans des proportions difficiles à évaluer ! En effet, le scénario est inspiré de l’autobiographie de Diana Nyad et il se trouve qu’il existe de nombreux doutes sur la véracité de ce qu’elle a affirmé tout au long de sa vie. Notons toutefois que le film ne cache pas sa propension à en faire des caisses ou à délivrer des récits plus ou moins déformés. Prenons donc ce film pour ce qu’il est : une fiction