INSIDE JOB
Ce n’est que le début…
Ce documentaire, construit à partir d’images d’archives et surtout d’interviews d’économistes, de professeurs d’économie, de banquiers, d’anciens avocats, etc. (dont par exemple Christine Lagarde et Dominique Strauss- Kahn) n’a rien d’un film de Michael Moore. Nous ne sommes pas là pour nous appesantir sur la misère humaine qu’a engendré cette crise (seule une interview d’un homme qui a perdu sa maison et son travail est mise en avant), mais pour mettre les responsables face à leur devoir de déontologie, bien que bon nombre des intéressés n’ait pas accepté de répondre aux questions du journaliste / réalisateur. Et on sent que celui-ci a pris un malin plaisir à interviewer ces acteurs du monde économique, à les pousser dans leurs retranchements, où ils finissent par mentir par obligation de protéger le système auquel ils appartiennent, ce qui s'avère à la fois pathétique et écœurant. Et Charles Ferguson, doucement mais sûrement, en arrive à la conclusion que les braqueurs des banques en sont, en fait, leurs propriétaires.
De part sa construction chronologique suivant une logique implacable (revenant sur les faits qui ont mené les États-Unis, et avec eux le monde, à la crise économique de 2008, qui a causé la perte d’emplois et d’habitation à des dizaines de milliers personnes, effets encore palpables aujourd’hui,) et grâce à des graphiques très simples, « Inside Job » apparaît un peu comme un cours d’économie pour les nuls. Cependant, il n’en est pas moins un très bon documentaire, doublé d’un beau travail d’investigation de la part de son réalisateur. On espère de manière utopique que sa diffusion américaine pourra faire prendre conscience des absurdités que représentent certaines décisions du gouvernement, ainsi que le système de valeur dominant…
Véronique LopesEnvoyer un message au rédacteur