INEXORABLE
Entre "Millenium" et "Gone Girl"
Marcel Bellmer, écrivain à succès, emménage avec son épouse Jeanne Drahi et leur fille dans la demeure familiale de sa femme. Tout se passe pour le mieux, jusqu’à ce que Gloria, une jeune femme au passé trouble, soit embauchée dans leur domaine…
Vu en avant-première au festival du film de Londres, "Inexorable", le nouveau thriller du cinéaste belge Fabrice Du Welz ("Calvaire", "Adoration"), nous fait plonger dans la vie d’un couple bourgeois composé d’un écrivain de renom, qui a du mal à se défaire de son premier grand succès, et de son épouse, riche héritière d’une prestigieuse maison d’édition. Tout va pour le mieux dans cette famille, jusqu’à ce que Gloria, une jeune femme un peu mystérieuse, s’immisce dans leur vie en étant embauchée comme nourrice pour leur fille.
Fabrice Du Welz nous propose ici une histoire à l’ambiance malsaine plutôt réussi. A mesure que le film avance, la belle et impeccable vie qui sert de façade a l’écrivain Marcel Bellmer, interprété par Benoît Poelvoorde, et sa famille s’effrite petit à petit, laissant entrapercevoir l’existence d’un lourd secret. Il en est de même pour le personnage de Gloria, jeune femme à l’allure innocente et rongée par la vie, qui va révéler petit à petit ses intentions et abattre ses cartes.
Ainsi, le spectateur est curieux d’en savoir plus, et le film arrive plutôt bien à conserver le secret sans pour autant que cela n’en devienne lassant. Malheureusement, la fin du film est plutôt décevante, sans être mauvaise, et l’histoire se termine un peu en queue de poisson, laissant le sentiment au spectateur d’un « Tout ça pour ça ». De plus, la réaction de certains personnages devient un peu caricaturale à mesure que le récit s’approche de la fin.
Ce qui est bien dommage, car cela empêche le film d’être vraiment prenant de bout en bout et de marquer durablement. L’ambiance malsaine est en revanche bien retranscrite dans la mise en scène, et cela est d’autant plus appréciable que la photographie du film paraît bien éclairée, sans trop jouer sur du clair-obscur assez typiquement utilisé dans ce genre de production, un peu comme pour souligner la fausse joie de vivre des personnages à l’écran.
Concernant les acteurs, le travail de Benoît Poelvoorde est plutôt appréciable et on croit complètement à ce personnage de père de famille et d’écrivain totalement désabusé. La jeune Alba Gaïa Bellugi livre également une belle prestation. Seule l’épouse, interprétée par Mélanie Doutey, nous laisse un peu à distance, mais il n’est pas simple de faire la part entre l’écriture un brun caricaturale de ce personnage et le jeu un peu lisse de son interprète. Au final, "Inexorable" reste un thriller assez sympathique, malgré une fin un peu décevante.
Ray LamajEnvoyer un message au rédacteur