INDIGÈNES
Quand l'armée ne fait qu'utiliser ses hommes
L’implication des soldats venus d’Afrique du Nord aider les troupes française durant les dernières années de la seconde guerre mondiale…
Loin des clichés développés dans d'autres films traitant de sujets proches (comme les tirailleurs sénégalais dans "Les enfants du pays", film pourtant plein de bonnes intentions), loin de la froideur de "La trahison", film sur la guerre d'Algérie... et l'implication des locaux auprès de l'armée française, Rachid Bouchareb a décidé avec "Indigènes" de suivre un quatuor de soldats volontairement engagés pour aider un pays qu'ils admirent. Choisissant de montrer les frustrations quotidiennes (régime alimentaire particulier, tomates interdites, avancement en grades quasi impossible…), il met en évidence les manquements d'une armée sensée qui ne respecte pas ses engagements, notamment apprendre à lire à ses hommes les plus incultes.
A l'aide de superbes transitions baignée dans une musique lancinante, il instaure un chapitrage très réussi, où une symbolique ombre se retire de superbes paysages, à l'image d'un danger ou de troupes qui abandonnent des territoires (africain, italien, provençal, puis vosgien...). Le film qui s'avère rudement d’actualité en montrant notamment les méfaits des "quotas" raciaux avant l'heure, a valu un prix d'interprétation collectif à ses cinq acteurs. On salue cette initiative d'un courageux jury cannois, qui a non seulement primé l'excellent Sami Bouajila et ses acolytes (même si Sami Naceri est nettement en dessous des trois autres), sans oublier Bernard Blancan qui interprète leur pieds noir de chef.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteurÀ LIRE ÉGALEMENT
COMMENTAIRES
Rogers
samedi 23 mars - 4h22
Le passé est vite oublié et pourtant la peste brune est à la porte.